Compétition : « L’Echange » de Clint Eastwood

Cinq ans après la présentation sur la Croisette de Mystic River, Clint Eastwood revient ce mardi dans la compétition avec L’Echange, un drame dont l’action se déroule à la fin des années vingt dans une cité ouvrière de Los Angeles et dont l’interprète principale est Angelina Jolie. Celle-ci joue le rôle d’une mère de famille dont le fils Walter disparaît un jour mystérieusement. Après quelques mois d’intenses recherches, un garçon de neuf ans affirmant être Walter lui est restitué, malheureusement il ne s’agit pas de son fils. Accusée d’être délirante et irresponsable, la jeune femme va s’allier à un révérend, incarné par John Malkovich, pour poursuivre les recherches et remettre en cause les autorités judiciaires de la ville.

Inspiré de faits réels, ce scénario écrit par Joe Michael Straczynski retint l’attention des producteurs Brian Grazer et Ron Howard ainsi que celle de Clint Eastwood. « Je l’ai emporté avec moi à Berlin, l’ai lu dans l’avion au retour, et l’ai beaucoup aimé, dit l’acteur-réalisateur. Sitôt rentré, j’ai appelé Brian et Ron pour leur donner mon accord. Ils m’ont appris qu’Angelina leur avait dit oui entre-temps. « Elle sera formidable dans ce rôle », leur ai-je dit. « J’aime beaucoup ce qu’elle fait ». Et c’est ainsi que le projet s’est monté – très vite et en toute simplicité. » Et Clint Eastwood d’observer : « Angelina Jolie est quelqu’un d’unique. Elle me fait beaucoup penser aux actrices de l’âge d’or du cinéma hollywoodien : Katharine Hepburn, Ingrid Bergman, Bette Davis, Susan Hayward, qui avaient toutes des personnalités très affirmées et une grande présence. C’est une actrice exceptionnelle. »

Président du Jury en 1994 et également présent à Cannes pour la présentation Hors Compétition des Pleins pouvoirs en 1997 et en Compétition de Pale Rider en 1985, Bird en 1988 (Grand Prix de la Commission Supérieure Technique) et Chasseur blanc, cœur noir en 1990, Clint Eastwood est connu sur les plateaux pour sa rapidité et son efficience. Il réduit délibérément le temps de répétition pour préserver la spontanéité et l’authenticité du jeu et n’a pas pour habitude de multiplier les prises. Cette approche découle de ses propres préférences d’acteur : « On acquiert une certaine expérience au fil des ans, explique-t-il, on découvre qu’il arrivera toujours sur le plateau des choses imprévues, bonnes ou mauvaises, auxquelles aucune préparation ne fera jamais obstacle. Chaque tournage reste une expérience passionnante où l’on tente de donner vie à ce qui n’est encore qu’un petit tas de pages imprimées. »