Compétition : « My Magic » d’Eric Khoo

Julia Brechler

Présenté en Compétition, My Magic marque la deuxième venue de Eric Khoo au Festival de Cannes, après Un Immeuble de douze étages sélectionné au Certain Regard en 1997. Ce film parle d’amour, de liens familiaux, de rédemption… et de magie. "C’est certainement mon film le plus personnel, explique le réalisateur singapourien. Je suis père de famille, j’ai quatre garçons, et depuis longtemps je voulais m’intéresser aux rapports père-fils, aux obstacles qui peuvent perturber leur relation, et à la façon dont on peut maintenir ce lien malgré tous les écueils."

Eric Khoo a lu La Route de Cormac McCarthy, qui décrit les tribulations d’un père et de son fils, survivants dans un monde post-apocalyptique. Le livre lui inspire le thème du film qu’il écrit en quelques jours. Il imagine le personnage de Francis, un homme au bout du rouleau depuis que sa femme l’a quitté. Son fils de dix ans se débrouille seul, mais reproche à son père de se laisser aller. Par amour pour son enfant, Francis décide de renouer avec son ancien métier : magicien…

Au sujet de sa direction d’acteur, Eric Khoo se souvient : "Je tenais à ce qu’ils établissent un rapport entre eux, qu’ils soient à l’aise l’un avec l’autre. Jathis (le fils) est un miracle de naturel. Quant à Bosco (le père), il était mon rocher de Gibraltar. La plupart des scènes de magie, il les a faites lui-même. Il ne voulait absolument pas être doublé. Donc, on a veillé à ne faire qu’une seule prise, pour ne pas prendre le risque qu’il se blesse. D’ailleurs, nous avons tourné le film en neuf jours, grâce à une équipe formidable qui a tenu le rythme. J’ai toujours voulu que ce film soit petit et délicat. Je ne voulait pas d’extravagance, au contraire, je tenais à conserver un ton intimiste et subtil."