Conférence de presse : « Delta »

A l’occasion de la présentation en Compétition de Delta, le réalisateur hongrois Kornél Mundruczó, la scénariste Yvette Biró, la productrice Viktória Petrányi ainsi que les acteurs Orsi Tóth et Félix Lajkó ont répondu aux questions des journalistes. Extraits choisis.

Kornél Mundruczó sur l’importance du paysage dans le film : « C’est le paysage qui avant tout m’a inspiré pour faire ce film. Il m’a touché par son côté matériel et son aspect symbolique. Il n’est pas stylisé comme peuvent l’être un désert ou des montagnes. Le point commun à tous mes films, c’est que je cherche un univers restreint d’où je pars pour arriver à un problème familial. C’était très important pour moi de trouver ce lieu afin d’y construire cet univers familial. »

Kornél Mundruczó sur l’absence de nom pour les personnages : « Quand j’ai commencé à travailler sur ce projet, j’ai pris quelques notes dans lesquelles il y avait des noms de personnages, mais par la suite je me suis rendu compte qu’il n’était pas nécessaire de les fixer. Je ne les ai donc pas utilisés. »

Kornél Mundruczó sur la rareté des dialogues : « Dans mon précédent long-métrage, Johanna, il y avait très peu de paroles. Même si c’était une sorte d’opéra, on peut dire qu’il s’agissait aussi d’un film muet. Certes, les dialogues apportent des informations, mais pour moi, c’est le paysage et les images qui priment. Avec mon chef-opérateur, on a créé un langage cinématographique à base de travellings très courts et d’éclairages naturels. »

Les acteurs sur leur prestation :
Orsi Tóth :
« Kornél ne m’a jamais demandé de jouer un rôle. Il m’a juste demandé d’être présente. Que je parle ou non, ça n’avait pas d’importance pour lui. »
Félix Lajkó :
« C’est la première fois que je joue un rôle principal. J’ai été choisi justement parce que je suis quelqu’un qui ne parle pas trop. Et c’est aussi à cause de moi que le personnage est comme ça. »

Kornél Mundruczó sur les coupes dans son film :
« Je viens du théâtre et je reste convaincu que c’est les spectateurs qui déterminent si un film fonctionne ou non. On l’a montré en février dernier au Festival du Film Hongrois à Budapest et c’est là que j’ai décidé de faire une coupe de cinq à dix minutes, parce que j’ai senti de la part du public une sorte d’incertitude. La version finale a donc été raccourcie. On est resté assez longtemps dans le studio pour retravailler l’image et la bande-son. »