Un Certain Regard : « Johnny Mad Dog » de Jean-Stéphane Sauvaire

La sélection Un Certain Regard présente aujourd’hui Johnny Mad Dog de Jean-Stéphane Sauvaire, d’après le livre homonyme d’Emmanuel Dongola. Le réalisateur français, dont c’est la première venue à Cannes, pose son regard sur les destins tragiques d’enfants-soldats livrés à eux-mêmes, dans une Afrique ravagée par les guerres civiles : des enfances abrégées, un continent en feu, un peuple qui tente malgré tout de survivre et de sauvegarder sa part d’humanité…

Jean-Stéphane Sauvaire revient sur ses ambitions artistiques avec Johnny Mad Dog : « La base, pour moi, c’est de filmer des gens que j’aime et de croire à la véracité de la situation que j’ai à mettre en scène. Je n’ai pas la capacité de tout recréer, j’ai besoin que l’histoire soit là et qu’elle devienne évidente à filmer. D’où l’importance de tourner dans un pays comme le Liberia, avec des gens qui amènent leur propre vécu. J’ai cherché à ne jamais tricher ou négocier avec la vision des enfants, je voulais juste m’approcher de la vérité. L’important n’était pas de chercher à donner des leçons mais de se contenter de retranscrire la réalité telle qu’elle s’offre à vous ».

En 2003, Jean-Stéphane Sauvaire réalise Carlitos Medellin, un documentaire tourné en Colombie et sacré Prix du meilleur film pour les Droits des enfants en 2004. Johnny Mad Dog est son premier long-métrage de fiction.

A l’occasion de la présentation du film, le producteur Mathieu Kassovitz s’est exprimé en ces mots : « Je voudrais vous remercier d’être venu si nombreux ce soir et vous dire à quel point on est fier d’avoir eu la chance et l’honneur de produire un tel film qui a été fait dans des conditions très difficiles. On s’est impliqué avec Jean-Stéphane et on voulait lui dire officiellement ce soir « félicitations et merci beaucoup ! » » Et Jean-Stéphane Sauvaire de poursuivre : « A mon tour de remercier mes producteurs. Partir dans cette aventure, ce n’était pas facile. Je remercie M. Bropleh et le gouvernement du Liberia qui ont vraiment soutenu ce film. Sans ce soutien, on n’aurait pas pu le faire. Je remercie l’équipe du tournage qui est présente, ça me fait très plaisir. Et aussi ceux qui ne sont pas présents ce soir, ce sont les enfants que vous verrez à l’écran, je dédie ce film à eux qui se demandent ce qu’il se passe ici.

Egalement présent sur scène, M. Laurence Bropleh, Ministre de la culture, de l’information et du tourisme du Liberia, a tenu à ajouter : « Bonsoir ! C’est bon d’être ici à Cannes. Notre Présidente Ellen Johnson Sirleaf, la première femme Présidente dans notre pays, et le gouvernement du Liberia soutiennent ce film et nous sommes heureux qu’il est été tourné là-bas. Le Liberia essaie aujourd’hui de connaître une success story après le conflit. Et c’est ce qui est montré dans le film. Ce film a également changé l’attitude et l’état d’esprit de ces jeunes gens, il leur a donné un nouvel espoir, une nouvelle vision, un nouveau rêve, et pour ça, notre Président et toute la République vous remercient infiniment. »