Un Certain Regard : « Le Sel de la mer » d’Annemarie Jacir

Julia Brechler
La réalisatrice Annemarie Jacir vient présenter dans la section Un Certain Regard son premier long métrage intitulé "Le Sel de la mer", également en lice pour la Caméra d’Or.

La cinéaste Annemarie Jacir vient présenter dans la sélection Un Certain Regard son premier long-métrage intitulé Le Sel de la mer, également en lice pour la Caméra d’Or. Cette jeune réalisatrice palestinienne n’est pas une inconnue sur la Croisette, puisqu’en 2003 son court-métrage Like Twenty Impossibles avait été projeté aux festivaliers dans le cadre de la Cinéfondation. Avec Le Sel de la mer, Annemarie Jacir propose, à travers le parcours de Soraya, un voyage initiatique doublé d’un devoir de mémoire sur une Palestine perdue. Née à Brooklin, Soraya souhaite s’installer dans le pays d’où sa famille s’est exilée en 1948… Sa route croisera celle d’Emad, un jeune Palestinien qui, au contraire d’elle, désire partir pour toujours…

Au sujet du titre de son film, la réalisatrice s’explique : « J’ai d’abord choisi le titre en arabe, que nous avons traduit par Le Sel de la mer. Le film parle tant de la mer… Nous sommes une société méditerranéenne, alors nous vivons avec la mer. Mais certains Palestiniens ne l’ont jamais vue. Pour les réfugiés, chassés en 1948, la mer a été la dernière chose qu’ils ont vue. Il y a un livre de mémoires écrit par Chafiq Al-Hout où il parle de ce moment. Ils étaient dans les bateaux, lui regardait Jaffa, et le bateau s’éloignait… C’est le premier plan de mon film. »

Pour la présentation du film, Annemarie Jacir était entourée des producteurs Marianne Dumoulin et Jacques Bidou, du co-producteur Danny Glover et des acteurs Suheir Hammad et Saleh Bakri. « Nous sommes présents ici pour raconter des histoires, a déclaré Danny Glover. Nous sommes des conteurs. Nous nourrissons notre cinéma avec nos vies… Pour la mémoire, pour la passion. Je suis très heureux de pouvoir partager ce moment avec vous ce soir, parce que vous faites partie intégrante du processus de création. » Et Annemarie Jacir de conclure : « C’est un moment très intense, très spécial, car cette semaine correspond à la commémoration de la Nakba. Hier, cela faisait 60 ans… Le chemin reste encore long. Merci d’être avec nous ce soir ! »