Miss Bala, reine de beauté des cartels

Gerardo Naranjo © AFP

A partir d’une coupure de presse, Gerardo Naranjo a écrit Miss Bala, présenté aujourd’hui à Un Certain Regard. Glamour, drogue et crime organisé, le réalisateur se saisit de l’affaire pour dépeindre un Mexique en proie à une extrême violence. Avec Dias de Gracia, projeté mardi 17 mai Hors Compétition, Miss Bala est le deuxième film mexicain à présenter le pays sous son jour le plus sombre.

«Soupçonnée de trafic de stupéfiants,  Miss Amérique latine est incarcérée pour quarante jours. » L’information fait le tour de la planète et Gerardo Naranjo ne la manque pas. Au cœur de cette affaire, Laura Zuniga, miss Mexique. A 23 ans, tout lui réussit, jusqu’au jour de son arrestation. En décembre 2008, elle est interpelée en présence de sept hommes issus du grand banditisme. Dans leur voiture, la police découvre des fusils d’assaut, des munitions et plus de cinquante-mille dollars. La reine de beauté est envoyée derrière les barreaux pour quarante jours, elle est privée de sa couronne.

 

Tous les éléments sont réunis pour écrire un scénario. A l’écran, la reine de beauté de Gerardo Naranjo s’appelle Laura Guerrera, elle est interprétée par Stephanie Sigman. Sur le point de connaître podiums et couronnes, elle tombe dans les filets du grand banditisme.

Avec Miss Bala, son troisième long métrage, Gerardo Naranjo poursuit sa plongée dans le Mexique du narcotrafic et du crime organisé. Le réalisateur mexicain découvrait déjà ce milieu dans son film précédent, Voy a Explotar, à travers le point de vue d’un étranger. « Cela ne m’intéresse pas de comprendre la psychologie de ces gens, je ne veux pas les humaniser. Le plus important était de les regarder de l’extérieur. » Des mois de recherche, de lectures d’articles et d’ouvrages, cette fois, Gerardo Naranjo s’intéresse au cœur du problème et espère autant faire réagir qu’émouvoir.
 

T.K.

 

 

Miss Bala est projeté à 14 heures et 22 heures, Salle Debussy

 

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