Pater: un dialogue entre Alain Cavalier et Vincent Lindon

Alain Cavalier © AFP

Le cinéaste Alain Cavalier, prix du jury avec Thérèse en 1986, s’interroge dans Pater, sur les relations entre metteur en scène et comédien ainsi que sur les rapports de pouvoir. Quatrième et dernier film français de la Compétition, Pater est une oeuvre particulièrement singulière entre fiction et documentaire.

 

 

C’est Thierry Frémaux qui a fait le meilleur buzz pour Pater, à la conférence de presse d’annonce de la sélection: "C’est un film extrêmement singulier, extrêmement inventif. L’un des films les plus bizarres que vous verrez à Cannes cette année".

 

Dans Pater, Alain Cavalier et Vincent Lindon jouent leurs propres rôles : un metteur en scène et un acteur, deux amis liés par une relation père-fils ,qui discutent, se demandent quel film faire ensemble, et qui, de temps en temps, se filment en hommes de pouvoir. « Histoire de rire », dit Alain Cavalier. Histoire aussi de se poser l’éternelle question sans réponse du cinéma : est-ce vrai ou pas ?

 

Drôle de carrière que celle d’Alain Cavalier. C’est au moment où il a le plus de succès (Mise à Sac, La Chamade) qu’il décide de renoncer à la réalisation. Il revient huit ans plus tard avec des œuvres plus expérimentales et épurées comme Le Plein de super (1976) et Martin et Lea (1978). Après le succès inattendu de Thérèse, prix du Jury à Cannes en 1986, il se met à nouveau en retrait pendant plusieurs années et abandonne la fiction, les acteurs et les histoires pour s’intéresser aux personnes et à leur vie.

 

L’avènement des petites caméras DV suscite un tournant dans sa carrière, lui permettant de filmer les êtres au plus près et de trouver son style si singulier, entre documentaire et auto-fiction.

 

Depuis Vies, en 2000, il enchaîne les films à un rythme plus soutenu. Deux de ses derniers films ont été sélectionnés au Certain Regard : Le filmeur, exercice d’auto-analyse récompensé par un bien nommé prix de l’Intimité, et Irène, sur un ancien amour tragiquement disparu. Avec Pater, il retrouve la Compétition.

 

Le film est projeté mardi 17 mai à 16h30, au Grand Théâtre Lumière.

 

B. de M.