Quand Fassbinder s’inspirait de Nabokov

Rainer Werner Fassbinder © DR

Rainer Werner Fassbinder plonge Cannes Classics au cœur de la schizophrénie meurtrière et de l’Allemagne des années 1930 avec Despair, un long-métrage inspiré d’un roman de Vladimir Nabokov.

 

Rainer Werner Fassbinder dira un jour à propos de Despair qu’il s’agit du film « le plus optimiste » de sa filmographie. Pourtant, ni la période de l’Histoire au sein de laquelle évoluent les personnages de ce long-métrage – L’Allemagne nazie des années 1930 -, ni son thème – La schizophrénie meurtrière – ne laissent au premier abord présager que le film puisse s’orienter sur cette voie.

Ce commentaire du réalisateur illustre en revanche toute la volonté de son personnage principal – Hermann, riche chocolatier d’origine russe exilé en Allemagne – de changer le cours de son existence routinière. Mais la fascination particulière qu’il porte à sa maladie, la schizophrénie, le pousse à commettre un meurtre : celui d’un vagabond dont il décide de prendre la place et endosser la personnalité.

Réalisé en 1978 et présenté la même année en Compétition à Cannes, Despair est un film inspiré de « La Méprise », un roman de l’écrivain américain d’origine russe Vladimir Nabokov. Si l’histoire imaginée par Nabokov prend place au cœur du régime communiste, l’intrigue de Despair évolue sur fond de montée du nazisme, faisant écho à un désir cher au réalisateur de donner sa vision de l’Allemagne. « J’espère, expliquera Fassbinder, vivre assez longtemps pour réaliser une douzaine de films qui recomposeraient l’Allemagne dans sa globalité, telle que je la vois« .

B.P.

Le film est projeté à 19h30, Salle du Soixantième.