Sean Durkin décortique les ravages des sectes

Elisabeth Olsen, Sean Durkin © AFP

Le réalisateur canadien présente à Un Certain Regard Martha Marcy May Marlene, son premier long-métrage. Un film sur les dérives sectaires et les troubles paranoïaques pour lequel il a déjà été récompensé en janvier dernier au Festival de Sundance.

 

Rares sont les films qui ont déjà eu une vie avant d’être projetés au Festival de Cannes. Martha Marcy May Marlene est pourtant l’un de ceux-là. Présenté en janvier dernier au Festival du film indépendant de Sundance, ce long-métrage cérébral fut très remarqué et permit notamment à son auteur, le Canadien Sean Durkin, de rafler le Prix du meilleur réalisateur.

 

Le jeune cinéaste de 30 ans n’est pas un parfait inconnu sur la Croisette puisque sa dernière réalisation, Mary Last Scene, a remporté le Prix du Court-Métrage lors de la Quinzaine Des Réalisateurs en 2010. Trois ans plus tôt, le Canadien avait également fait une apparition au Festival de Cannes pour The Last 15, un court-métrage du réalisateur brésilien Antonio Campos pour lequel il avait opéré en tant que directeur de la photographie.

 

Pour « susciter l’angoisse sans chercher à effrayer« , Sean Durkin a privilégié le ton et l’atmosphère aux détails crus sur lesquels reposent d’ordinaire les thrillers psychologiques. Le film narre le difficile chemin vers la reconstruction de Martha (Elizabeth Olsen), une jeune femme hantée par le souvenir de ses années passées sous le joug des membres d’une communauté sectaire vivant en autarcie dans une ferme isolée des Monts Catskills, dans l’Etat de New York. Réfugiée chez sa sœur-aînée Lucy (Sarah Paulson) et son beau-frère (Hugh Dancy), elle tente de reprendre goût à la vie. Mais elle reste persuadée que la secte la pourchasse toujours.

 

Inspiré de l’aveu même du cinéaste par Shining (Stanley Kubrick, 1980), Rosemary’s Baby (Roman Polanski, 1968) et Trois Femmes (Robert Altman, 1977), Martha Marcy May Marlene fait également partie de la sélection des longs-métrages en lice pour le Prix de la Caméra d’or.

 

B.P.

 

Le film est projeté à 14h et 22h, Salle Debussy.