« Sleeping Beauty », un écrivain derrière la caméra

Julia Leigh participe au Festival de Cannes avec Sleeping Beauty, son premier film, en Compétition et en lice pour la Caméra d’or. Un long-métrage dont la cinéaste australienne, auteur de 2 romans, a également écrit le scénario.

Diplômée d’une licence de Lettres et d’une licence de Droit, Julia Leigh s’oriente rapidement vers la littérature. Son premier roman, publié en 1999, Le Chasseur remporte de nombreux prix et sera par ailleurs adapté au cinéma par Daniel Nettheim. Son second livre Ailleurs, également très remarqué, sortira lui en 2008, année où l’écrivain écrit le scénario de Sleeping Beauty.
Il lui aura fallu seulement une dizaine de jours pour en rédiger la première version. L’histoire d’une étudiante, ayant besoin d’argent, qui intègre un étrange réseau de beautés endormies. Elle s’endort. Elle se réveille. Et c’est comme si rien ne s’était passé, ce que les hommes lui font la nuit, elle ne s’en souvient pas. Une histoire aux multiples références littéraires. « Je connaissais le conte. Je savais que le roi Salomon faisait venir de jeunes vierges de tout le royaume pour dormir à ses côtés ». La réalisatrice avait également lu les nouvelles de Yasunari Kawabata et de Gabriel Garcia Marquez évoquant le même sujet. « Le film est une réponse à cet ensemble de choses ».

Mais le travail d’écriture de Julia Leigh ne s’arrête pas au scénario. « Pour expliquer comment je le voyais, j’ai écrit une longue note d’intention dans laquelle j’ai rédigé avec précision tout ce qui apparaîtrait à l’écran, scène par scène ». Une méthode de travail qui semble logique pour la réalisatrice australienne qui ajoute : « Dans un sens, mon univers littéraire est mon univers cinématographique : c’est une seule et même chose ».

A.C.

Le film est projeté à 11h30 et 19h30 au Grand Théâtre Lumière.