Sombres déambulations dans la belle Oslo

Joachlm Trier © AFP

Toute la vie de Joachim Trier a été enregistrée sur pellicule. A l’âge de quatre ans, ce réalisateur norvégien se voit offrir une Super 8 et commence dès lors à bricoler des films avec son père. Trente-trois ans et trois films plus tard, Oslo, August 31st est présenté à Un Certain Regard.

Oslo, son port, sa cathédrale… le patrimoine de la capitale norvégienne a inspiré Oslo 31st August. Anders, 37 ans, déambule dans les rues de la ville. Il arrive au terme de sa cure de désintoxication et a reçu une permission pour passer un entretien. Il hésite à s’y rendre et en profite pour retrouver les personnes et les quartiers qui lui sont chers. Mais peu à peu, les tracas du passé resurgissent et bouleversent chez Anders toute perspective d’avenir.

Oslo, 31st August est une double fresque. Au fur et à mesure que le portrait d’Anders se tisse, l’image d’Oslo se dessine. Joachim Trier montre la Ville du Tigre dans toute sa beauté, à la manière d’Eric Rohmer et son exploration de Paris, sous les lumières de fin d’été. Cette capacité à capturer et conserver une empreinte d’Oslo est primordiale pour le réalisateur : « J’ai filmé des lieux spécifiques si bien que les gens pourront les voir des années après. La documentation des choses m’intéresse ».

Dans la belle Oslo de Joachim Trier, Anders est désenchanté. A seulement 37 ans, il a perdu foi en la vie. Paradoxalement, c’est un personnage intelligent et plutôt bel homme. Il est prisonnier d’un passé où il s’est acharné à poursuivre une trajectoire qui n’était pas la sienne. Oslo, 31st August met en scène de la perte de soi et, peu à peu, la solitude qui l’accompagne.

T.K.

Oslo, 31st August est projeté à 14 heures, Salle Debussy