COMPÉTITION – James Gray à la croisée de ses origines

James Gray © FDC / TD

Le réalisateur de The Yards a situé l’intrigue de son nouveau film dans le New York des années 1920 et sur l’île d’Ellis Island, lieu chargé d’histoire où ses grands-parents comme des milliers d’immigrés européens ont pour la première fois foulé le sol américain.

 

Photo du film © DR

Toujours très ancrée chez James Gray, la question de la filiation s’inscrit de façon plus personnelle dans The Immigrant, son dernier long-métrage, au travers duquel le cinéaste aborde directement ses racines américaines. En contant les mésaventures de Sonya Cybulski, jeune immigrée Polonaise fraîchement débarquée à New York et poussée vers la prostitution, le réalisateur américain fait en partie écho à l’histoire de ses grands-parents, arrivés comme elle d’Europe de l’Est aux États-Unis au début des années 1920.

Habitué à tourner dans son New York natal, James Gray est allé poser pour la première fois sa caméra sur l’île mythique d’Ellis Island, lieu très rarement visité par les cinéastes et dont le centre d’immigration, ouvert en 1892, fut jusqu’à sa fermeture en 1954 le point de convergence de milliers d’immigrants arrivant aux États-Unis. Comme le New York de The Yards (2000), We Own The Night (2007) et Two Lovers (2008), tous présentés au Festival de Cannes en Compétition, celui de The Immigrant est abondamment pluvieux et sombre, bonnes âmes et truands s’y livrant une lutte sans merci.

James Gray a été marqué par les conditions de vie de l’époque et son film dépeint le quotidien des New-Yorkais des milieux défavorisés, où trouvaient refuge la plupart des immigrants une fois passés la quarantaine. Comme à son habitude, le cinéaste s’est attaché les services de son acteur fétiche, Joaquin Phoenix, qui campe un mafieux proche du milieu de la prostitution. L’acteur clôt avec The Immigrant sa quatrième collaboration consécutive avec James Gray, qui a choisi de confier les clés de l’interprétation de Sonya à Marion Cotillard, pour qui il dit avoir écrit le film.

 

Benoit Pavan

 

SÉANCES
Vendredi 24 mai / Grand Théâtre Lumière / 8h30 – 15h30 – 19h30
Samedi 25 mai / Salle du Soixantième / 11h15
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