COMPETITION – Les couleurs chaudes d’Abdellatif Kechiche

Adaptation de la bande dessinée, Le Bleu est une couleur chaude, La Vie d’Adèle – Chapitre 1 & 2 est le cinquième long métrage du cinéaste franco-tunisien, et le premier sélectionné à Cannes. Il y raconte l’histoire d’une passion amoureuse entre deux jeunes femmes de conditions sociales différentes, interprétées par Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos.

En quatre films, Abdellatif Kechiche s’est imposé comme l’un des cinéastes français les plus talentueux, dans une veine naturaliste et humaniste : des longs plans séquences mettant en scène le quotidien d’une communauté, des scènes de groupe où les dialogues semblent improvisés, et une attention particulière aux acteurs et surtout aux actrices – il a notamment révélé Sara Forestier et Hafsia Herzi.

Si certaines thématiques, comme l’immigration, la différence sociale, traversent tous ses films, le réalisateur franco-tunisien change complètement d’univers à chaque film : un  émigré sans-papiers, entre galères et solidarité à Paris (La Faute à Voltaire, 2000), des jeunes d’une cité de banlieue qui répètent une pièce de Marivaux (L’Esquive, 2004), un vieil ouvrier des chantiers navals qui se reconvertit dans la restauration (La Graine et le Mulet, 2007), et la Vénus Hottentote, morte à Paris en 1815 après un destin tragique (Vénus noire, 2010).
 

Adèle Exarchopulos et Léa Seydoux. Photo du film © DR.

La Vie d’Adèle – Chapitre 1 & 2, son cinquième film, est pour la première fois tirée d’une œuvre préexistante. Il s’agit en effet d’une adaptation (très libre) de la bande dessinée, Le Bleu est une couleur chaude de Julie Maroh (2010), une histoire d’amour entre une jeune femme et une adolescente, qui veut devenir institutrice.

Même dévastée par le chagrin, Adèle va tout faire pour réaliser sa vocation. Comme tous les personnages de Kechiche, Adèle est une battante, forte et courageuse. Et si le film s’appelle La Vie d’Adèle – Chapitre 1 & 2, c’est parce qu’il pourrait bien y avoir d’autres épisodes à la vie d’Adèle. « J’aimerais bien qu’Adèle me raconte la suite », a lancé le cinéaste.

Béatrice de Mondenard

SÉANCES
Jeudi 23 mai / Grand Théâtre Lumière / 11h30 – 22h
Vendredi 24 mai / Salle du Soixantième / 14h15
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