CONFERENCE DE PRESSE – Mahamat-Saleh Haroun : « Je demandais à Souleymane d’exprimer une émotion dans sa danse et il y arrivait .»

Mahamat-Saleh Haroun © FDC / FL

Après la projection de presse de Grigris, quatorzième film à entrer en Compétition à Cannes, Mahamat-Saleh Haroun a répondu aux questions des journalistes. Le réalisateur tchadien s’est entouré de l’acteur et danseur Souleymane Démé, rôle-titre du film, et de l’actrice Anaïs Monory. Extraits.

 

Mahamat-Saleh Haroun à propos de l’expression corporelle de Souleymane Démé :
Il a été maître de ses chorégraphies, il a longtemps travaillé. Je lui demandais d’exprimer une émotion dans sa danse et il y arrivait. Il ne parle pas beaucoup. Dans le film non plus d’ailleurs. Il exprime les choses par les danses et par son corps.

Mahamat-Saleh Haroun explique comment le choix d’Anaïs Monory pour interpréter Mimi a influencé le film :
Je voulais une comédienne tchadienne tout simplement. Pendant le casting, Anaïs s’est présentée et elle avait quelque chose, c’est la seule qui a joué la scène avec une originalité d’expression. Du coup, j’ai modifié le scenario pour en faire une métisse dont le père est français. Il y en a au Tchad : il y a des bases militaires et les militaires ont tendance à laisser des enfants.

Anaïs Monory à propos de son premier rôle au cinéma :
Je me suis rendue compte que j’avais des mimiques très françaises et un accent toulousain. Je me suis inspirée des femmes locales sur le tournage, j’ai observé ce qu’elles faisaient et ce qu’elles disaient. Elles avaient l’air très nonchalant.

Mahamat-Saleh Haroun raconte une mésaventure sur le trajet de Souleymane pour Cannes :
Pour venir ici, il a vécu une expérience difficile : il avait un visa normal et à Bruxelles les policiers l’ont arrêté parce que c’est une « gueule bizarre ». Ils l’ont gardé cinq heures, il a fallu que le Festival et d’autres interviennent. Je trouve scandaleux qu’on empêche des gens normaux de venir ici.

 

Propos recueillis par TK