CONFÉRENCE DE PRESSE – Paolo Sorrentino : « J’ai cherché à regarder ce qui se cache derrière l’appauvrissement apparent de notre pays »

Paolo Sorrentino © FDC / LOB

Le réalisateur italien Paolo Sorrentino et toute l’équipe de son film, La Grande Bellezza, présenté en Compétition, ont répondu aux questions des journalistes. Extraits.

Paolo Sorrentino au sujet de la genèse de son film :
Je connais Rome depuis un certain temps déjà. J’y suis allé pour travailler, puis j’y ai démenagé. J’ai eu l'occasion de recueillir beaucoup d’anecdotes sur la bourgeoisie et les soirées romaines. La Grande Bellezza est le témoignage de ce monde-là. Mais c’est l’idée du personnage de Toni qui m’a donné l’envie de réaliser ce film. Pour moi, la pauvreté ne se raconte pas, elle se vit. C'est pour cette raison que le film ne montre pas une pauvreté matérielle. Il montre le vide. J’ai cherché à regarder ce qui se cache derrière l’appauvrissement apparent de notre pays. Ce film traite de la beauté de la vie.

 

Toni Servillo, l'acteur principal, à propos de la comparaison faite entre La Grande Bellezza et La Dolce Vita de Federico Fellini :
J’ai la sensation que Fellini a regardé Rome apposé à une rambarde, tranquillement. Paolo l’a en revanche regardée en descendant les escaliers. Je crois que sur le plan du langage, Paolo fait référence à ce maître qui l’a précédé. Fellini se nourrissait de l’enthousiame qui est né de l'après-guerre. Ici, le film se penche sur les occasions manquées. Le ton est mélancolique.

 

Toni Servillo, au sujet de sa complicité avec Paolo Sorrentino et sur son rôle :

Pour moi les quatre scénarios que Paolo Sorrentino m'a proposé sont quatre cadeaux de la vie. Je crois aussi que le fait d’être Napolitains nous unit. Les Napolitains ont cette capacité à prendre de la distance. Comme Jep Gambardella dans le film. Il désire les choses autant qu’il aime les perdre, mais toujours avec légèreté. Je suis très content d’avoir eu l’opportunité de jouer ce personnage, que j’aime profondément.

Umberto Contarello, le scénariste, revient sur le thème du film :
La Grande Bellezza est l'histoire d'une renaissance. Le personnage de Jep Gambardella retourne à l'écriture. C’est le fil rouge du film, qui est une ode à la beauté des mots.

 

Propos recueillis par BP