CANNES CLASSICS – Les contes cruels de Nagisa Oshima

Nagisa Oshima © DR

Nagisa Oshima incarne le pionnier de la Nouvelle Vague japonaise. La Shochiku Film Company de Kyoto où Oshima travaillait en tant qu’assistant-réalisateur, restaure en 4k le deuxième long métrage de la filmographie brûlante du réalisateur, Seishun Zankoku Monogatari (Contes cruels de la jeunesse). A redécouvrir cette année dans le programme Cannes Classics.

 

Photo du film © DR

Le Japon, les années 60. Le pays tente toujours de se relever de la guerre. Deux jeunes gens, Makoto, fille un peu perdue et Kiyoshi, l’étudiant rebelle, se fréquentent. Une relation inégale et violente va naître entre ces deux êtres marginaux à la personnalité complexe…

 

Né en 1936 au Japon, Nagisa Oshima a fait corps avec le scandale. De Contes Cruels qu’il réalise à 28 ans à L’Empire des Sens en 1976, Oshima a provoqué un véritable séisme dans la critique japonaise, internationale, et s’est attiré les foudres de la censure au Japon. Reconnu comme l’un des réalisateurs les plus créatifs de sa génération, c’est avec son aptitude à transgresser les normes établies que Nagisa Oshima a pu filmer l’infilmable et ouvert la voie à  bon nombre de réalisateurs aujourd’hui reconnus comme Soshei Imamura, Palme d’or au Festival en 1997 et 1983.

Dans Les Contes Cruels de la jeunesse, le réalisateur impose une couleur, une signature. Il filme une chronique vénéneuse sur une jeunesse en chute libre: les corps s’entrechoquent, s’aiment, se déchirent dans une atmosphère contrariée, toujours violente. Le cinéma d’Oshima ose le rouge, réduit les verts qui ne sont pas assez vigoureux. Il crée l’angoisse et dérange le spectateur pour le mettre face à sa propre réflexion. Nagisa Oshima, un réalisateur subtil et toujours révolutionnaire.

Hannah Benayoun
 


SEANCE


Jeudi 15 mai / Salle Buñuel / 15h

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