COMPÉTITION – Un manteau de neige sur l’Anatolie de Bilge Ceylan

Équipe du film © FDC / MP

A son actif, deux Grands prix et un Prix de la mise en scène. Nuri Bilge Ceylan revient à Cannes cette année avec Winter Sleep, son septième long métrage. Comme pour sa précédente sélection en 2011, le réalisateur turc délivre le film le plus long de la Compétition, trois heures et dix-sept minutes, tourné dans les plaines d’Anatolie.
 

Photo du film © DR

La pièce se joue dans un hôtel au cœur de la Turquie. Un comédien retraité, sa sœur et son épouse voient l’hiver s’installer peu à peu sur la steppe. Il neige, il fait froid, et à mesure qu’un manteau neigeux recouvre l’Anatolie, les protagonistes s’isolent. Ils se déchirent.

Dans Winter Sleep, la région si chère à Nuri Bilge Ceylan opte pour des teintes froides à l’extérieur, chaudes entre les murs. De la neige, d’épais nuages, le réalisateur nous montre une nouvelle facette de ces plaines, à mille lieues de celles dépeintes dans Il était une fois en Anatolie, réservant des lumières orangées et intimistes pour les scènes intérieures.

Un autre visage mais pas moins rude. Quand le précédent film voyait sa scène progresser dans un décor nocturne ou dans la steppe tantôt sèche, tantôt verdoyante, Winter Sleep laisse place à la neige. Les flocons blancs, également présents dans Uzak et Les Climats, sont un élément récurrent du réalisateur. Froide et dure, il suffit d’un rien pour la faire fondre, à l’image des personnages de Bilge Ceylan, en perpétuelle métamorphose. C’est aussi ça, l’Anatolie, un décor changeant, un enchevêtrement de prairies et de reliefs où chaque colline cache une nouvelle surprise.
 

Tarik Khaldi

 

SÉANCES

Vendredi 16 mai / Grand Théâtre Lumière / 15h
Samedi 17 mai / Salle du Soixantième / 14h30

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