CONFÉRENCE DE PRESSE – Naomi Kawase : « Le cinéma, c’est la faculté à rendre compte du réel »

La réalisatrice japonaise Naomi Kawase s’est présentée ce mardi devant les journalistes en compagnie des deux acteurs principaux de Futatsume no mado (Still The Water), son dernier film présenté en Compétition. Voici quelques morceaux choisis de leur intervention.

Naomi Kawase est revenue sur l’importance pour elle de faire ce film :
« J’ai découvert les racines que j’avais sur cette île il y a huit ans en m’y rendant. Mon arrière-grand-mère était une chamane qui vivait là-bas. Je pense que Still The Water est le film le plus abouti que j’ai réalisé, tant pour la performance des acteurs qu’au point de vue technique. Ce qui est le plus important, c’est que ce film existe. On a aimé le faire, et il est très émouvant qu’il soit présenté au monde entier. »

Naomi Kawase, à propos de sa relation à la mort :
« A partir du moment où nous naissons, nous sommes destinés à mourir. Nous sommes nés de quelqu’un et allons transmettre la vie. Dans le monde moderne, on a oublié ce lien avec la mort. Quand je suis allé sur l’île, j’ai découvert que ses habitants n’ont pas de lien négatif avec la mort. Il n’y a pas de raison d’en avoir peur. Ce sont des choses que pensent les habitants de cette île et j’ai essayé de respecter ça. »

Naomi Kawase évoque son rapport à la nature :
« Le cinéma, c’est la faculté à rendre compte du réel et à montrer la capacité des personnages à fusionner avec le monde qui les entoure. J’ai essayé de traduire cette réalité très présente sur l’île. J’ai également essayé de montrer ce qui fait la beauté de la nature. Les habitants de l’île la craignent, mais en dépit de ces craintes, ils continuent à vivre dans cet environnement aussi dangereux et c’est émouvant. Les dieux sont très présents dans l’île : ce sont les chamanes et ils sont la personnification de la nature. »

L’actrice Jun Yoshinaga à propos de sa présence à Cannes :
« Je n’ai pas encore complètement réalisé. Cannes est une scène de rêve pour moi. Je ne connais pas encore tous ses trésors. Tous ensemble, nous avons réussi à faire vivre ce personnage de Kyoko. Je dois à l’équipe un reconnaissance infinie. »

Nujiro Murakami, au sujet de ses premiers pas dans le cinéma et à Cannes :
« Je me demande encore ce qui m’arrive ! C’est tellement beau d’être ici. Pour moi, le cinéma est une découverte. Le tournage a été difficile, mais ça en vallait la peine car aujourd’hui, je suis à Cannes. J’ai commencé à réaliser un peu ce matin quand je me suis rendu compte que l’hôtel était pas mal du tout ! »

Propos recueillis par Benoit Pavan