CANNES CLASSICS – Costa Gavras : « Z a été réalisé en signe de protestation »

Costa Gavras © FDC / M. Petit

Prix du Jury en 1969, Z, qui raconte l’enquête d’un juge d’instruction après l’assassinat d’un député, a constitué pour Costa Gavras le point de départ d’une réflexion profonde sur le pouvoir. Le réalisateur revient sur ce qui fut le premier acte d’une trilogie avant L’Aveu (1970) et État de siège (1973).

 

Photo du film © DR

 

Quel a été l’élément déclencheur de Z ?
L’épisode du coup d’état des colonels, en Grèce, en 1967. Il m’a immédiatement semblé important de faire un film sur ce putsch, que j’ai relié à la trame du roman de Vassilis Vassilikos. J’en ai parlé au co-scénariste du film, Jorge Semprún, qui a tout de suite accepté de se joindre à l’aventure.

A-t-il été difficile à financer ?
Nous espérions des Productions Artistes Associés qu’ils nous donnent un peu d’argent, mais la lecture du scénario leur a déplu. Entre-temps, des acteurs comme Yves Montant ou Jean-Louis Trintignant ont accepté de faire le film, mais cela ne changeait rien. Nous avons finalement eu une avance sur recettes qui a été déterminante.

Quel souvenir gardez-vous de la préparation et du tournage de ce film ?
Nous avons été obligés d’arrêter sa préparation à cause des événements de Mai 68. L’autre problème, c’était le lieu du tournage. Le sud de la France était impossible et en Italie, ils refusaient de nous accueillir. Nous avons été à Alger et la ville convenait parfaitement. Sur place, le ministre de l’information nous a promis de nous offrir toutes les facilités pour le film, y compris les techniciens.

Que souhaitiez-vous montrer au travers de ce film ?
Ce film était un moyen de crier « À bas les colonels ! ». Z a été réalisé en signe de protestation. Tous les acteurs qui ont participé à ce film l’ont fait dans cet état d’esprit.

Un mot sur la restauration du film ?
Nous avons effectué un très long travail pour retrouver les couleurs et les tons d’origine du film, qui avaient été sculptées, c’est le mot juste, par Raoul Coutard, qui est un très grand chef opérateur. Au total, elle a duré environ deux mois.

Propos recueillis par Benoit Pavan


SÉANCE


Lundi 18 mai / Salle Buñuel / 19h30
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