CANNES CLASSICS – La Historia Oficial de Luis Puenzo (1985)

Ce soir, Cannes Classics propose de retrouver le chef d’œuvre du réalisateur argentin Luis Puenzo : La Historia Oficial (1985) avec Hector Alterio et Norma Aleandro qui traite des adoptions d’enfants  en Argentine sous la dictature. Luis Puenzo revient sur ce long métrage qui lui avait valu l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1986.

A quel moment avez-vous voulu tourner La Historia Oficial ?
Je souhaitais être réalisateur quand j’étais adolescent dans les années 70. Avant ce long métrage j’avais tourné des petits films pour enfants et un autre divisé en trois chapitres. En 1976, c’était le début de la dictature militaire en Argentine, tout est devenu plus compliqué. A partir de 1982, j’ai senti qu’il fallait que j’écrive un scénario sur cette période importante que j’étais en train de vivre.

Le film traite des adoptions complexes d’enfants de dissidents du régime. Comment avez-vous obtenu ces informations?
Nous savions déjà que les gens en général disparaissaient et ne revenaient pas. Nous savions aussi pour ces bébés, ces enfants. Mais nous ne connaissions pas la méthode, comment ces enfants étaient réellement retirés à leur parents. Nous avons engagé un journaliste pour qu’il trouve des informations, mais ce fut délicat.

Photo du film © DR

 
A l’époque du tournage et après, avez-vous craint la censure argentine ?
Nous ne craignions pas les censeurs ! Mais nous avons connu une autre peur : un jour, la petite Analía (qui joue Gaby) n’est pas venue sur le tournage. Sa mère et elle avaient été menacées par trois hommes de quitter le tournage. Nous l’avons suspendu, pendant deux ou trois semaines et nous avons repris doucement, en toute clandestinité.

Quel souvenir gardez-vous de ce tournage ?
Un souvenir profondément heureux. J’ai retrouvé mon directeur de la photographie pendant la restauration du film, chaque plan, chaque scène nous ramène à des moments de bonheur. Je suis fier de ce film.

La restauration  du film a été réalisée en 4K à partir du négatif original. Le financement a été couvert par le National Film Institute argentin.

Propos recueillis par Hannah Benayoun

SEANCE

Vendredi 15 mai / Salle Buñuel / 20h15
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