CANNES CLASSICS – Szegénylegények (Les sans-espoirs) de Miklós Jancsó

Anna Jansco & David Jansco © FDC / M.Petit

Grand cinéaste hongrois des années 60-70, Miklós Jancsó est connu pour son cinéma précis, en plans-séquences, ouvrant une brèche dans le Nouveau Cinéma hongrois. Le film, qui se déroule après la Révolution Austro-Hongroise de 1849, présente les méthodes utilisées par le pouvoir despotique. David Jancsó, fils de Miklós, revient sur cette oeuvre politique.

Comment ce film a-t-il été pensé par votre père?
Les sans-espoirs est né de mon père et du scénariste Gyula Hernádi pour créer un film historique qui par sa forme et sa narration représenterait la nature complexe du pouvoir. Ils en avaient assez de ces films historiques, grossiers, sur l’héroïsme et la diabolisation.

Parler d’une révolution manquée (1849), était donc leur outil pour fournir une toile de fond pour une autre tentative futile vers la liberté (1956). Et, ce faisant, ils ont réussi à exprimer le caractère essentiel du pouvoir et sa qualité autonome.

 


 

Quelle était la partie la plus complexe du film?
La tâche la plus ardue était de trouver un style nouveau pour parler de la cruauté universelle de l’Homme.  Mon père a drapé son propos dans un film historique pour aborder les sujets tabous comme ceux de 1956, et ainsi éviter l’intervention de la censure. Il a ainsi pu donner vie aux Sans-espoirs

Quelle est, selon vous, la principale critique faite au pouvoir?
Les deux tableaux que mon père a toujours développés dans ses films : l’humiliation par les plus forts, et l’impuissance des faibles…

 

Photo du film © DR

Szegénylegények est-il un film politique ou historique?
Les deux termes de film historique et politique sont indissociables et ont été particulièrement
vrai dans le «soi-disant socialisme» – comme mon père avait l’habitude de l’appeler. Il n’a jamais dans sa vie utilisé le mot socialisme pour ce qui se passait dans le bloc de l’Est.


Szegénylegények
(The Round-Up / Les Sans espoir) de Miklós Jancsó (1965, 1h28)
La restauration du film a été faite en 2K par le Hungarian Filmlab à partir du négatif 35mm.


SEANCE


Jeudi 14 mai / Salle Buñuel / 21h30
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