COMPÉTITION – Mon Roi, à tous les amoureux incompris
Forte du succès de Polisse présenté en Compétition et Prix du Jury au Festival de Cannes 2011, Maïwenn opte, avec Mon Roi, pour un certain pari artistique. Sans être autobiographique, cette chronique distanciée décrypte l’histoire d’amour complexe et fulgurante de Tony (Emmanuelle Bercot) et de Georgio (Vincent Cassel). Un quatrième long métrage pour Maïwenn, avec un scénario cosigné par Etienne Comar.
Les scènes de conflits n’effraient pas Maïwenn. Mais les scènes d’amour et de complicité, forcément plus fluides et moins accidentées, ont pu sembler trop mièvres aux yeux de la réalisatrice. « J’ai réalisé à quel point c’était dur pour moi de montrer des gens heureux au cinéma, sans que ce soit niais ». Décidée à cesser de ‘procrastiner’, celle-ci s’est lancée dans la genèse circonstanciée d’une passion amoureuse de dix ans, qui essouffle lentement les principaux concernés : « Comment comprendre qu’ils reviennent sans arrêt l’un vers l’autre, décrire leurs névroses et leurs conflits, si l’on n’est pas convaincu de leur amour » ?
Photo du film © DR
Dans Polisse, Maïwenn tenait l’un des rôles principaux. Elle s’efface cette fois volontairement, au service de sa mise en scène, devant une Emmanuelle Bercot réflexive. Immobilisé par un accident de ski, son personnage de Tony observe avec une distance un peu forcée cette relation destructrice qui la lie au personnage séducteur de Georgio. Avec un usage du flash-back qui renforce cette sensation de distance. Louis Garrel, Isild Le Besco, mais aussi Norman Thavaud et Camille Cottin jouent aux côtés de ce couple que la réalisatrice a voulu attachant.
Mon Roi, un titre « court et percutant » pour un film qui aborde cette question douloureuse : faut-il se soumettre à une passion destructrice ?
Charlotte Pavard
SÉANCES
Dimanche 17 mai / Grand Théâtre Lumière / 8h30 – 22h15
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