COMPÉTITION – Saul Fia, les premiers pas prometteurs de László Nemes

Équipe du film © GettyImages / D. Charriau

Première sélection pour le Hongrois László Nemes. Son film, Saul Fia (Le Fils de Saul), plonge dans l’enfer d’un prisonnier juif à Auschwitz-Birkenau qui reconnaît son fils parmi les cadavres à incinérer. Selon Thierry Frémaux, il s’agit d’un film qui « fera beaucoup parler ».

Il a 38 ans mais n’est pas nouveau dans le cinéma. László Nemes a été l’assistant d’un autre réalisateur hongrois : Bela Tarr, le maître du plan séquence. En 2007, il l’accompagne en Compétition pour présenter L’Homme de Londres, dont il a coécrit le scénario. Un film en noir et blanc avec Tilda Swinton qui a marqué la critique par sa beauté et son pessimisme.

Cette année, il est sélectionné avec son propre film, un premier long métrage, fait rare en Compétition. Avant Saul Fia, il faut remonter à 2011 pour voir un premier long métrage projeté au Grand Théâtre Lumière : Sleeping Beauty, de l’Australienne Julia Leigh. Dans toute l’histoire du Festival, un seul premier film a reçu la Palme d’or. Il s’agit de Sexe, mensonges et vidéo de Steven Soderbergh, en 1989.

Pour son premier film, László Nemes s’intéresse aux Sonderkommando, ces prisonniers des camps nazis chargés de vider les chambres à gaz et de brûler les corps. Frustrés par les films déjà existants sur la Shoah, il veut mettre l’accent sur ces prisonniers méconnus du grand public : « Les témoignages des Sonderkommando sont concrets, présents, matériels : ils décrivent précisément le fonctionnement ‘‘normal’’ d’une usine de mort. »

Photo du film © DR

Le sujet étant délicat, László Nemes veut éviter l’exercice de style au profit du réalisme. Ne pas faire un film séduisant, sans pour autant tomber dans l’horreur. Surtout, pas de numérique mais une pellicule argentique 35 mm : « C’était le seul moyen de préserver une instabilité dans les images et donc de filmer de manière organique ce monde. L’enjeu était de toucher émotions du spectateur. »

Tarik Khaldi


SÉANCE


Vendredi 15 mai / Grand Théâtre Lumière / 16h00
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