1955 : le cinéma hongrois se fait une place au soleil avec Korhinta
Avec Korhinta (Un Petit carrousel de fête), Zoltán Fábri se classe parmi les favoris dans la course à la Palme d’or. Le Festival en est à sa huitième édition, Marcel Pagnol préside le Jury et le cinéma hongrois explose aux yeux du monde entier avec le troisième film d’un réalisateur qui rompt avec les codes d’un cinéma marqué par le stalinisme. Cannes Classics redécouvre aujourd’hui cette œuvre.
« La terre se marie avec la terre. » Le père de Mari veut la marier avec un paysan, vieux et riche, avec qui il fait des affaires. Mais le cœur de la jeune fille penche en faveur de Máté. Pour vivre cet amour, Mari doit lutter contre son père, contre son village, contre des conventions durement ancrées dans le monde rural.
Unanimité de la presse : « Le film a conquis par une chaleur humaine », « une écriture cinématographique brillante et quelques morceaux de bravoure », « une hardiesse technique très bien intégrée au récit ». Les critiques ne tarissent pas d’éloges, y compris un certain François Truffaut, qui faisait tout juste ses premiers pas en tant que cinéaste. Dans la revue Arts, il écrivait alors :
« Voici enfin, à toutes fins utiles mon palmarès personnel. Grand prix : Un petit carrousel de fête. Prix de la meilleure interprétation : Mari Törőcsik pour Un petit carrousel. »
Une étoile est née. Mari Törőcsik a 20 ans sur le tournage de Korhinta. Sa carrière lancée, elle enchaine les collaborations et décroche le Prix d’interprétation féminine à Cannes en 1976 pour son rôle dans Déryné, Hol Van? (exæquo avec Dominique Sanda pour L’Héritage).