1981 : Andrzej Wajda décroche la Palme d’or pour L’Homme de fer

Photo du film Człowiek z żelaza (L’Homme de fer) © DR

Cette année-là, c’est la première fois qu’un film polonais rentre avec la récompense ultime du Festival. Człowiek z Żelaza (L’Homme de fer) d’Andrzej Wajda raconte la suite de L’Homme de marbre, présenté au Certain Regard en 1978. Deux hommes, le père de marbre, le fils de fer, pour un diptyque très critique à l’égard des politiques polonais. Cannes Classics redécouvre ce chef d’œuvre en présence d’une délégation polonaise menée par Lech Wałęsa, en mémoire d’Andrzej Wajda.

Du père au fils. Mateusz Birkut passe le relais à son fils, Maciek Tomczyk. Employé des chantiers navals, il prend activement part aux grèves qui frappent le port de Gdansk. Un reporter du service public est chargé de faire un reportage pour décrédibiliser Maciek mais son point de vue est mis à rude épreuve lorsqu’il rencontre la femme de l’ouvrier, emprisonnée.

De Maciek Tomczyk à Lech Wałęsa, il n’y a qu’un pas. Avec L’Homme de fer, Andrzej Wajda soutient le leader du mouvement Solidarnosk. Il dessine dans le personnage de Maciek le combat de cette figure de la contestation ouvrière des chantiers navals de Gdansk. Lech Wałęsa est par ailleurs un proche d’Andrzej Wajda,  il fait même une apparition dans le film en tant que témoin du mariage de Maciek.

L’Homme de fer a failli ne jamais voir le jour. L’équipe d’Andrzej Wajda tourne sur les chantiers navals de Gdansk, en plein mouvement de grève. Dans le chahut et sous la menace d’une censure de la dictature, le réalisateur ne se laisse pas impressionner. Il fait de cet état de tension une force, comme il le racontait alors à la télévision française :

« L’énergie dont nous rayonnions sur le tournage s’est transmise à la pellicule et, en fin de compte, elle atteint le spectateur qui voit un film tourné fiévreusement. »

Une présentation de ZEBRA Film Studio (Studio Filmowe ZEBRA) en collaboration avec le Polish Film Institute. Restauration image en 2K à partir du négatif couleur 35mm menée par Daniel Pietrzyk avec Aleksandra Kraus à Yakumama Film. Restauration sonore à partir de la bande magnétique originale par Tomasz Dukszta. Supervision artistique du réalisateur Andrzej Wajda, du chef-opérateur Jerzy Łukaszewicz et de l’ingénieur du son Piotr Zawadzki.