Ahlat Agaci, conflit familial dans l’Anatolie de Nuri Bilge Ceylan

Photo du film Ahlat Ağacı (Le Poirier sauvage) © DR

La dernière fois que Nuri Bilge Ceylan était venu présenter un film à Cannes, il y avait remporté la Palme d’Or pour Winter Sleep. Quatre ans plus tard, le réalisateur turc revient en Compétition avec Ahlat Agaci (Le Poirier sauvage), un drame qui traite des relations conflictuelles entre père et fils.

Le Poirier sauvage narre l’histoire de Sian qui a toujours souhaité être écrivain. De retour dans son village natal d’Anatolie, il met toute son énergie à trouver l’argent nécessaire pour être publié mais les dettes de son père finissent par le rattraper. Alors qu’il cherche à se défaire de ces arriérés, il sent son destin basculer inévitablement vers celui de son père.

Avec ce long métrage, Nuri Bilge Ceylan continue son exploration des liens familiaux et de l’intime, également au cœur de Winter Sleep, en se plongeant dans les tourments d’un artiste en pleine introspection, qui ne parvient pas à donner un sens aux contradictions de sa vie. A travers une série d’expériences douloureuses, le cinéaste illustre la lutte d’un jeune homme qui, conjointement à un sentiment de culpabilité, éprouve une différence qu’il est incapable d’admettre.

Que nous le voulions ou non, nous ne pouvons nous empêcher d’hériter de certaines particularités de nos pères, comme d’un certain nombre de leurs faiblesses, de leurs habitudes, de leurs tics et d’une multitude d’autres choses.

Les personnages, qui évoluent et se métamorphosent au rythme des saisons dépeintes dans les films du cinéaste, s’inscrivent ici dans des plans somptueux, aux couleurs chaudes et lumières orangées de l’automne, effaçant le brouillard et la neige qui recouvraient les plaines d’Anatolie dans Winter Sleep. Pour capturer la beauté époustouflante de la région qui lui est chère, Nuri Bilge Ceylan a de nouveau fait appel au chef opérateur Gökhan Tiryaki, avec qui il collabore depuis plus de dix ans.