Euforia, le regard de Valeria Golino

Photo du film Euforia

Deuxième long métrage en tant que réalisatrice pour Valeria Golino, qui après Miele, sélectionné en 2013, revient à Un Certain Regard avec Euforia. Le film narre le rapprochement entre deux frères dont les certitudes vacillent face à la maladie.

Comment vous est venue l’idée de ce film ?

L’intrigue d’Euforia m’a été inspirée par des événements intimes qui sont arrivés à des gens dont je suis proche. Et en particulier par un drame qui a touché l’un de mes amis. Son témoignage m'a beaucoup fait réfléchir car bien qu’intime car touchant la sphère familiale, il laissait une porte d’entrée permettant à chacun d’entre nous de s’identifier et de se redécouvrir. C’était aussi l’occasion de décrire notre monde contemporain et l'état d'esprit dans lequel nous vivons.

Quelques mots sur vos personnages ?

Matteo (Riccardo Scarmacio) et Ettore (Valerio Mastandrea) sont deux hommes qui, d’une certaine façon, ont décidé de se perdre. Matteo regarde le monde du haut de son duplex, c’est un narcissique qui cultive la distraction, et le fait avec l’argent, la drogue, le sexe, la réussite, le culte du physique. Ettore, lui, cache ses échecs, son insatisfaction, son manque de courage derrière un masque de désillusion et de sarcasme. Leurs certitudes réciproques vacillent quand Matteo découvre que son frère est malade et lui cache la vérité.

Dans quel état d’esprit a été tourné ce film ?

L’atmosphère du tournage était très familiale car tous les acteurs du film se connaissent très bien. Certains sont même plus que de très bons amis, je les considère comme des membres de ma famille. L’ambiance sur le plateau était tellement détendue que parfois, il m’était même difficile d’asseoir mon autorité de réalisatrice et de rétablir l’ordre !

C’est votre second long métrage. Qu’en avez-vous appris ?

J’ai appris que, finalement, je fais les films que je suis capable de faire, pas ceux que j'imagine faire. C’est presque comme si, à un certain point, le film se faisait sans que j'en sois réellement consciente. Le processus créatif, qui découle pourtant de beaucoup de choses concrètes, de suggestions et de sources d'inspiration, m’a finalement amené vers un résultat parfois surprenant.