La famosa invasione degli orsi in Sicilia, le regard de Lorenzo Mattotti
En 2000, il avait signé l’affiche officielle du Festival de Cannes ! Sublime illustrateur et auteur de bandes dessinées, à qui l’on doit un segment de Peur(s) du noir (2007) ou encore l’univers visuel du film Pinocchio (2013), l’italien Lorenzo Mattotti livre une adaptation audacieuse et animée du conte pour enfant de Dino Buzzati, La fameuse invasion des ours en Sicile, paru en 1945. Le film d’animation, qui oppose le peuple des ours à celui des hommes à travers des décors somptueux entre mer et montagne, et dont certains détails graphiques ont été empruntés à Buzzati lui-même, est présenté à Un Certain Regard.
Racontez-nous la genèse de votre film.
J’ai toujours été amoureux du livre de Buzzati « La fameuse invasion des ours en Sicile ». En le lisant, j’ai pris conscience qu’il pouvait offrir de grandes possibilités aussi bien spectaculaires qu’originales, qui s’adapteraient très bien au genre du film d’animation. Quand j’ai eu l’opportunité de réaliser un long métrage, je n’ai pas hésité. J’ai parlé du projet à Valérie Schermann, chez Prima Linea Productions, qui a tout de suite adoré le livre et a commencé à monter la production. Cependant, la préparation et l’adaptation du livre en scénario ont été très longues. Il a fallu beaucoup de temps avant de trouver la forme appropriée.
Quelle était l’ambiance sur le tournage ?
C’était comme être dans un couvent de moines-scribes au Moyen Âge. Chaque dessinateur était assis devant sa tablette, les écouteurs dans les oreilles… Tout le monde était concentré, dans un grand silence créatif.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vos interprètes ?
Mes vrais interprètes étaient les animateurs qui donnaient vie aux très belles voix des acteurs. Leur immense talent et leur grande expérience ont fait vivre les personnages que j’avais en tête. Pour moi, c’était comme retrouver à l’écran des vieux copains que je connaissais depuis cent ans.
Qu’avez-vous appris durant la réalisation de ce film ?
Faire un film d’animation, c’est une longue et lente aventure. J’ai appris énormément de choses, trop pour toutes les nommer. Passer du dessin au cinéma, c’est comme faire une double pirouette mortelle. J’ai appris à être patient, à travailler avec les autres, à valoriser et utiliser les talents de mes collaborateurs, à écouter et me remettre en question, expliquer mes intentions, et à avoir une confiance totale dans le professionnalisme et l’expérience de mon équipe.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir réalisateur ?
Ce qui m’a donné envie d’être réalisateur c’est avant tout mon grand amour pour le cinéma et pour Buzzati mais également la sensation qu’avec ma longue expérience d’illustrateur, je pouvais m’autoriser la mise en scène de cette histoire.