Too Old To Die Young, le nouveau laboratoire de Nicolas Winding Refn
Après neuf longs métrages, le cinéaste danois livre sa vision de l'Amérique dans Too Old To Die Young, une série ombrageuse de dix épisodes conçue dans la pulsion d'expérimenter. Avant une masterclass, Nicolas Winding Refn présente Hors Compétition deux volets : North of Hollywood et West of Hell.
Vingt-trois ans après Pusher (1996), Nicolas Winding Refn poursuit sa mue de réalisateur avec l’énergie créatrice d'un jeune premier, en épousant sans complexes les bouleversements qui agitent l'industrie du 7e Art. Après The Neon Demon (2016), le méticuleux cinéaste danois s'est lancé dans la réalisation de Too Old To Die Young avec l'idée de remettre en question son approche artistique.
Un changement de format, couplé d'un désir intact de casser les codes : l'auteur de Drive (2011) explique avoir été séduit par l'idée que le streaming permet à l'utilisateur de contrôler le temps de diffusion de l’œuvre. Dans cette optique, chacun des opus de la série ont été pensés et bâtis comme des films à part entière oscillant entre 75 et 90 minutes.
Dix mois de tournage ont été nécessaires pour réaliser l'ensemble des épisodes de cette œuvre de treize heures qui plonge le spectateur dans les bas-fonds d'un Los Angeles nocturne dominé par le crime, le sexe, la violence et la corruption. À travers cette histoire de gangs mexicains et de flics corrompus incarnés notamment par Miles Teller (Whiplash, 2015), c'est sa propre vision de l'Amérique que met en scène le cinéaste.
Fidèle à sa réputation d'esthète, Nicolas Winding Refn a apporté une attention toute particulière à l'image, n'hésitant pas à pousser l'expérimentation pendant le tournage, où lors de la post-production. Avec un seul objectif : transporter le spectateur dans un univers sensitif. Les cinq heures de musique qui habillent la bande son de Too Old To Die Young sont l’œuvre de Cliff Martinez, qui a composé depuis Drive toutes les bandes originales des derniers films du réalisateur.