Photo du film Bergman Island © CG CINÉMA
Bergman Island, Mia Hansen-Løve sur les traces d’Ingmar
Douze ans après Le Père de mes enfants, présenté au Certain Regard, Mia Hansen-Løve entre en Compétition avec Bergman Island, une fresque amoureuse troublante, hantée par l’ombre du cinéaste suédois. Avec comme toile de fond l’emblématique île de Fårö, la réalisatrice française livre une double réflexion sur les fondements d’un couple et son rapport au cinéma.
Pour son premier film tourné intégralement en anglais, Mia Hansen-Løve tend vers l’étrange avec l’histoire d’un couple de cinéastes qui séjourne sur la mystérieuse île de Fårö, où vécut Ingmar Bergman, dans l’espoir d’y puiser de l’inspiration. À mesure que leurs scénarios respectifs avancent, et au contact des paysages sauvages, des phénomènes anormaux surviennent, jusqu’à brouiller la frontière entre la fiction et la réalité.
Au cœur de ce véritable lieu de pèlerinage pour les cinéphiles, comme le titre du film l’indique, les époux vont alors devoir faire face à des vérités cruelles et des secrets enfouis, qui vont mettre leur mariage à l’épreuve. Une remise en question qui n’est pas sans rappeler le mythique : Scènes de la vie conjugale (1973), dont une partie a également été tournée sur l’île qui fut le théâtre des amours d’Ingmar Bergman et Liv Ullmann.
Île de la création mais aussi de la séparation, Farö « incarne un idéal à la fois effrayant et attirant, c’est le lieu de l’intégrité artistique absolue à laquelle j’associe Bergman », confie la réalisatrice qui a développé une relation passionnelle avec l’œuvre du cinéaste suédois au cours des dix dernières années. C’est d’ailleurs en travaillant sur place, installée dans l’une des maisons de Bergman, que Mia Hansen-Løve a trouvé la forme de Bergman Island. Inspirée par les paysages intemporels et la présence spirituelle de son mentor, elle signe ainsi un long métrage où s’entremêlent le réel et le fantastique pour poser une question universelle : connait-on vraiment la personne avec laquelle on vit ?
