Le Chemin de l’espérance, l’odyssée sociale de Pietro Germi

Photo du film Il cammino della speranza (le chemin de l'espérance) © DR

 

Dans Il Cammino della speranza (Le Chemin de l’espérance), le cinéaste italien Pietro Germi narre le périple après-guerre, jusqu’aux Alpes françaises enneigées, d’un groupe de villageois de Sicile en quête d’un travail et d'un avenir radieux. Le film est projeté en copie restaurée dans le cadre de la sélection Cannes Classics.

Avant de se diriger avec succès vers la comédie – et notamment Divorce à l’italienne (1962), avec l’immense Marcello Mastroianni -, Pietro Germi compta parmi les figures les plus marquantes du néoréalisme italien. En 1950, il signait Le Chemin de l’espérance, un film qui déclencha de nombreuses polémiques en Italie en raison de sa référence explicite au droit de grève et aux conditions de travail des mineurs.

Deux ans plus tôt, Pietro Germi se trouve à Bardonecchia, près de la frontière franco-italienne, pour tourner comme acteur dans le nouveau film de Mario Soldati, Fuite en France. Un matin, il apprend que des carabiniers viennent de sauver un groupe de Calabrais d’une tempête de neige qui les avait surpris non loin de là alors qu’ils tentaient de regagner la France clandestinement.

Saisi par l’épisode, Germi contacte Federico Fellini et Tullio Pinelli, avec lesquels il a déjà collaboré, pour imaginer le scénario d’un long métrage qui en serait inspiré. Le Chemin de l’espérance est abord intitulé Cul-terreux, mais le titre est retoqué et ce refus vient s’ajouter aux autres essuyés par Germi au moment de financer son projet.

« Avec le recul, Le Chemin de l’espérance constitue le marqueur d’une époque. Le film brosse le tableau d’une Italie qui commence à croire, en 1950, à la reconstruction après les désastres matériels et moraux de la guerre, et à l’avènement d’un monde meilleur », analyse Jean Gili, spécialiste français du cinéma transalpin dans Le Cinéma italien, publié en 2011.

Une présentation du Centro Sperimentale di Cinematografia – Cineteca Nazionale. Restauré par Centro Sperimentale di Cinematografia – Cineteca Nazionale à partir du négatif 35mm original mis à disposition par CristaldiFilm, complété par un marron de la Cineteca Nazionale et du son optique d’un positif de la Cineteca Nazionale.