Le Repentir : la fable antitotalitaire de Tengiz Abouladzé restaurée

Photo du film Monanieba (Le repentir) © Nana Janelidze

 

C’est une œuvre qui souffle un vent de liberté dans la Géorgie soviétique. Cannes Classics ouvre son écran à Monanieba (Le Repentir) de Tengiz Abouladzé, fable antitotalitaire acclamée en 1987. Le film est projeté à Cannes Classics en présence de l’acteur Avtandil Makharadze et de la scénariste Nana Janelidze.

Comme pour tout homme d’État respecté, les funérailles de Varlam Aravidzé sont solennelles, mais son repos sera de courte durée. Le lendemain, son cadavre trône dans le jardin de la maison familiale. L’effroi passé, le corps est remis en bière et à nouveau enterré. Sauf que le scénario se répète. À la quatrième tentative d’exhumation, le coupable est pris en flagrant délit : « Oh mon dieu, c’est une femme ! »

Avec Le Repentir, le réalisateur soviétique Tengiz Abouladzé signe une fable contre tous les totalitarismes. Il concentre ce parti pris dans le personnage de Varlam Aravidzé, tyran soviétique portant la moustache hitlérienne et la chemise noire de Mussolini. Après la mort de ce despote aussi grotesque que burlesque, une femme se lève. Elle se souvient quand enfant, l’homme avait persécuté ses parents artistes. Adulte, elle se venge et assume : « Je reconnais les faits mais pas la culpabilité », comme un pied de nez à l’oppression.

En 1984, le film de Tengiz Abouladzé est terminé mais il faut attendre trois ans pour le découvrir, trois ans d’obstruction du régime. Après autorisation, Le Repentir, qui bénéficie des honneurs de la Compétition cannoise, sera auréolé du Prix de la Critique Internationale 1987 et projeté dans le monde entier.

Une présentation du Georgian National Film Center. Interpositif : goskinofond. Scan 4k et étalonnage : UPP Prague. Restauration numérique, travaux sonores et DCP : Studio Phonographe, Tbilissi. Financement : Georgian National Film Center.