The Star, l’urgence de se dresser face à ce qui nous sépare

Photo du film The star © DR

 

En lice pour la Palme d’or avec Le Genou D’Ahed, son dernier long métrage, le cinéaste israélien Nadav Lapid présente également en Séance Spéciale The Star, un court métrage tourné durant la pandémie. Réalisé avec une économie de moyens, le film narre l’histoire d’une femme déterminée à recevoir un baiser de la star de ses rêves.

Quel est le point de départ de The Star ?

Durant l’épidémie, une chaîne câblée de la télévision israélienne a sollicité huit cinéastes du pays pour leur proposer de réaliser un court métrage sur l’état des choses en cette période si particulière qui nous éloignait de tout ce qui nous fait sentir vivants. J’ai choisi de filmer des gens qui m’entourent : ma compagne Naama Preis, qui est comédienne, Tom Mercier, l’acteur principal de Synonymes qui interprète le rôle masculin et mon fil Noah, qui était alors âgé d’un an et demi.

Avec quels moyens techniques l’avez-vous réalisé ?

J’ai tourné le film en un peu plus d’un jour avec une équipe réduite : un chef opérateur et un ingénieur du son. Nous n’avions aucun éclairage à notre disposition et une caméra bas de gamme. Paradoxalement, c'est un film qui atteint un niveau de liberté incroyable, et c’est évidemment lié aux conditions de sa fabrication. J’en suis très fier. Il n’y avait que le cadre, les corps et la musique. Rien d’autre. Cet état d’isolement total était une source de liberté sans bornes et sans frontières.

Qu’avez-vous souhaité montrer ?

The Star raconte l’histoire d’une femme qui, en pleine épidémie, dans un monde anxieux, angoissé, apeuré, et alors que tout est figé, n’a plus qu’un seul désir : celui de coller un baiser sur la bouche de la personne qu’elle estime être la plus grande star au monde. C’est un film sur le fait d’aller au bout de la joie et de la tristesse de l’instant, face à tout ce qui nous sépare. C’est une petite fête existentielle.