Close de Lukas Dhont, liens fragiles au crépuscule de l’enfance

Photo du film CLOSE de Lukas DHONT © Kris Dewitte_Menuet

Lauréat du prix de la Caméra d’or en 2018 pour Girl, film sensible sur la transidentité porté par le jeune virtuose de 14 ans, Victor Polster (prix d’interprétation Un Certain Regard), Lukas Dhont signe Close, un second long métrage coécrit, comme le précédent, avec Angelo Tijssens. Le réalisateur belge puise dans son propre passé pour conter l’histoire de ces deux jeunes garçons de treize ans : Eden Dambrine (Léo) et Gustave De Waele (Rémi) dont l’amitié fusionnelle se trouve menacée par un événement extraordinaire.

L’histoire de Girl, tirée d’une histoire vraie découverte dans une coupure de presse, était celle d’une adolescente transgenre née garçon qui pliait son corps à la discipline de la danse pour devenir danseuse étoile. Lukas Dhont se rêvait danseur avant de devenir réalisateur, mais l’inspiration biographique pour ce film s’en tenait là. 

Vécu comme une « confrontation avec son passé », son second long métrage creuse la veine intime, en contant la fêlure d’une amitié pré-ado fusionnelle, en apparence indestructible. Comme pour Girl, Close parle « des idéaux que nous portons », des idéaux puissants à l’âge exprimé par le réalisateur. Aussi puissants que la déception qui peut s’ensuivre. De la rencontre avec son alter ego à l’angoisse de la perte, Lukas Dhont évoque avec la finesse qui le caractérise cet entre deux en amitié, quand tout est encore possible. 

La nature est omniprésente dans ce film dont l’histoire se déroule au fil des saisons, dans une ferme de fleurs. Émilie Dequenne est Sophie, la mère de Rémi, et Léa Drucker joue la mère de son ami Léo, dans cette odyssée vers le pardon, la fragilité et l’amour à la toute fin de l’âge de raison. Close est produit par Michiel Dhont, le frère du réalisateur.