Les Crimes du futur : retour de Cronenberg à l’écran et à la SF

Photo du film CRIMES OF THE FUTURE (LES CRIMES DU FUTUR) de David CRONENBERG © Nikos Nikolopoulos

 « Je crois que certains sortiront dès la première scène » avertit David Cronenberg. Avec Crimes of the Future (Les Crimes du futur), thriller transgressif qui mêle art et chirurgie, il ne compte pas laisser de répit à ses spectateurs. Le réalisateur de Crash (Prix spécial du Jury en 1996), Cosmopolis et A History of Violence signe un retour retentissant sur grand écran après huit ans d’absence.

Saul Tenser (Viggo Mortensen) est un artiste apprécié pour ses performances aussi révolutionnaires que subversives. Avec l’aide de Caprice (Léa Seydoux), une ancienne chirurgienne, il opère sur son corps des ablations et des métamorphoses d’organes. Timlin (Kristen Stewart), une enquêtrice du Bureau du Registre National des Organes, suit de près leurs pratiques. Mais un étrange groupe se manifeste et veut profiter de Saul pour révéler au monde la prochaine étape de l’évolution humaine.

David Cronenberg nous embarque dans un futur alternatif, doté de technologies différentes mais très avancées et où les humains ingèrent du plastique. Le maître du body horror signe un thriller de science-fiction où il est question de transhumanisme. « Nous sommes à un tournant décisif de l’histoire de l’humanité », affirme-t-il, avant de s’interroger :

« Le corps humain peut-il évoluer de manière à résoudre les problèmes que nous avons créés ? Peut-il générer un système lui permettant de digérer les matières plastiques et synthétiques, non seulement dans le but d’apporter une solution au dérèglement climatique, mais pour croître, s’épanouir et survivre ? »

Ces questions sur l’évolution de l’espèce humaine animaient déjà David Cronenberg il y a vingt ans. Peut-être trop avant-gardiste à une époque où les notions d’écologie et surtout de transhumanisme n’étaient pas si prégnantes, le scénario des Crimes du futur a été écrit en 1999. David Cronenberg s’est laissé convaincre pas son producteur que le moment était venu, avant de recruter Viggo Mortensen, Léa Seydoux et Kristen Stewart, trois acteurs aussi brillants qu’audacieux.