Sick of Myself, le regard de Kristoffer Borgli

Photo du film SYK PIKE de Kristoffer BORGLI © Oslo Pictures

Kristoffer Borgli fait office de petit nouveau au Festival de Cannes. Son long métrage, Syk Pike (Sick of Myself), qui aborde la question de l’image de soi en société de manière humoristique, est présenté en sélection Un Certain Regard. Une grande première pour le cinéaste norvégien.

Comment vous est venue l’idée de Sick of Myself ?

L'histoire est née d'une série d'observations, un tas de détails, autant culturels que personnels. Une tendance éphémère venait d’émerger : une sorte de romantisation permanente de la souffrance qui s’est immiscée dans les relations sociales jusqu’au sein des entreprises. J’ai trouvé que c’était un sujet intéressant à creuser pour raconter une histoire.

 

Quelle était l’ambiance sur le plateau de tournage ?

Je pense qu’avant ce film, aucun de nous n’avait jamais travaillé avec autant de sérieux sur quelque-chose de drôle.

 

Quelques mots sur vos acteurs ?

Il y a un mélange intéressant de débutants et de vétérans dans le casting. J’en ai rencontré certains sur le tournage, d’autres sont des amis de longue date. Pour moi, la plus grande contrainte était de faire en sorte que tout le monde accepte d’incarner ces personnages horribles (ou du moins avec beaucoup de défauts) sans hésitations. Une fois la phase de doute dépassée, tous les acteurs ont vraiment effectué un travail formidable.

 

Qu’est-ce que ce tournage vous a appris ?

J’ai pu découvrir à quel point le processus créatif peut être appréciable lorsqu’on est entouré de personnes si talentueuses, et qui avancent dans la même direction.

 

Qu’aimeriez-vous que les gens retiennent de ce film ?

Absolument chaque image.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir réalisateur ? Quelles sont vos inspirations ?

Je travaillais dans un vidéo club quand j’étais adolescent. J’y ai vu beaucoup de films et je pense que David Lynch a été le premier à me faire prendre conscience qu’un réalisateur possède une vision artistique, quelque-chose qui à la fois unit et distingue chacun de ses projets.

 

Quel est votre film culte ?

À chaque fois qu’on me demande, le premier film qui me vient à l’esprit est Sideways d’Alexander Payne. D’habitude au lieu de le dire j’essaie de trouver une œuvre plus sophistiquée, mais je commence à assumer désormais. Ce film m’a appris que la comédie fonctionne mieux lorsque les personnages semblent prisonniers d’une situation dramatique.

 

Quels sont vos prochains projets ?

Justement, je vais réaliser une comédie américaine où les personnages sont prisonniers d’une situation dramatique !