The Silent Twins, le regard d’Agnieszka Smoczyńska
Dans The Silent Twins, la cinéaste polonaise Agnieszka Smoczyńska raconte l’histoire vraie de sœurs jumelles qui ne communiquaient qu'entre elles pour échapper à la réalité de leur propre vie. Un film adapté du best-seller de Marjorie Wallace.
Qu’est-ce qui vous a inspiré ce film ?
A chaque fois que je commence à travailler sur un film, j’aime ressentir un lien fort avec le personnage principal. Je dois être littéralement incapable d'arrêter de penser à lui. Pour The Silent Twins, j'ai reçu un scénario d’Andrea Seigel, qui venait d'adapter le livre de Marjorie Wallace sur les jumelles Gibbons. L'histoire de June et Jennifer a vraiment eu lieu. Andrea était obsédée par leur histoire depuis plus d'une décennie. Elle avait contacté Marjorie Wallace et, avec la productrice Alicia Van Couvering, elles ont opté pour le livre. Andrea a écrit le scénario et a commencé à chercher un réalisateur. Heureusement pour moi, elle a vu mon premier film, The Lure, qui se trouvait à l’affiche dans les salles à cette époque. Elle m'a immédiatement contacté. L'histoire de June et Jennifer a envahi mon imagination. Dès que j'ai posé les yeux sur le texte, j'ai su que je voulais faire ce film.
Quel est votre processus de travail ?
Ma toute première étape de travail sur un film, c’est d'inviter mon équipe créative à collaborer. Nous commençons par lire le scénario et échanger des histoires, des anecdotes, des inspirations, des idées. Je rassemble aussi un corpus de documents, d'inspirations, de références, puis je partage cette collection abondante avec mes collaborateurs pour qu'ils aient l'impression de « posséder » le projet. Souvent, ce sont aussi des références à la peinture, à la musique, à la photographie ou à la littérature. Je commence ensuite le casting. Je crois que le personnage principal est celui qui dicte le ton du film, son genre et son flux visuel.
De quelle manière avez-vous préparé le film ?
La pandémie est apparue peu de temps après que le tournage ait été programmé. Nous avons donc commencé nos répétitions en ligne, et je travaillais également à distance avec mon directeur de la photographie et mon chef décorateur. Nous avons même fait notre repérage à distance. Dans l'ensemble, le processus de préparation m'a semblé très abstrait.
Un mot sur vos acteurs ?
Ce sont mes acteurs qui ont fait ce film, vraiment. Ils lui ont donné toute son âme. Tous ceux qui ont accepté de participer à ce projet l'ont fait car ils croyaient à l'importance de raconter cette histoire. Les acteurs ont accepté de venir en Pologne, où nous avons tourné, pendant des mois, au plus fort de la pandémie, et de travailler entièrement confinés.
Qu'avez-vous appris au cours de la réalisation de ce film ?
Que faire un film, c'est d'abord et avant tout l'occasion d'une rencontre avec l'autre. J'ai appris à faire en sorte de me concentrer sur les histoires qui résonnent en moi, car ce n'est que de cette manière que je peux inviter le public à vivre une expérience émotionnelle partagée.