100 Years of Warner Bros : histoire d’un studio mythique

100 YEARS OF WARNER BROS.

Leslie Iwerks est l’auteure du film présenté à Cannes Classics, 100 Years of Warner Bros. Celle qui est aussi la productrice du documentaire raconte l’histoire de ce studio mythique, d’une histoire de famille au géant mondial qu’il est devenu.

Quelle est l’histoire des frères Warner ?

Les Warner étaient quatre frères, fils d’immigrants polonais venus à Hollywood au début des années 1920 alors qu’ils étaient adolescents. Ils ont commencé, dans cette entreprise naissante du cinéma, par acheter des théâtres, faire des films et finalement créer des stars dans le star système. Enfin, ils ont construit un studio entier qui rivalisait avec les cinq autres grands studios d’Hollywood.

Diriez-vous que c’était une vraie équipe au début ?

Oui, c’était une vraie équipe. Et cette équipe a commencé à se fracturer lorsque Sam Warner est décédé, la veille de la projection de The Jazz Singer. Mais ils étaient soudés quand ils étaient tous ensemble. Je pense que c’est quand ils ont été plus âgés, et que Jack Warner a repris le studio, que les choses ont commencé à s’effondrer.

Chacun d’eux, avant le décès de Sam, avait un rôle spécifique ?

Absolument. Albert était dans la distribution et Sam était dans la gestion. Harry était dans la finance, Sam était l’innovateur technique et un visionnaire, et Jack était en quelque sorte la vision créative.

Le documentaire est en deux parties ?

Il s’agit en fait de quatre films d’une heure. Et ce qui est présenté à Cannes, ce sont les deux premières heures. Le premier épisode concerne l’histoire originale des frères, et la façon dont ils ont construit cette entreprise à partir de zéro, jusqu’à ce que Jack Warner la vende. L’épisode 2 parle des films qu’ils créent des années soixante-dix au début des années quatre-vingt-dix, des films audacieux, et des cinéastes qu’ils nourrissent. Le troisième épisode concerne la franchise, les grands films à succès, les Batman. Et le quatrième consiste à entrer dans le monde numérique et les grands mondes emblématiques créés dans les années soixante-dix. Les différents univers, des DC Comics aux films Superman.

Quel est l’apport des nombreux témoignages que l’on voit dans le film ?

Nous avons interviewé des cadres, des réalisateurs, des producteurs. C’est vraiment une histoire racontée de l’intérieur, un récit à la première personne, d’une manière qui n’avait jamais été racontée auparavant. C’était fascinant d’entendre Clint Eastwood parler directement de la réalisation de certains films, mais aussi de ses relations avec le studio et ses dirigeants. Parler aux dirigeants eux-mêmes et entendre leur point de vue sur certaines directions prises par le studio, est tout autant intéressant pour moi.

Quelle est la particularité de ces studios ?

Je pense que Warner Bros a toujours su prendre de gros risques et faire des choix audacieux, dès le début. Leur premier film, leur premier succès était Rintintin en 1923. Il s’agissait d’un chien, et ce fut un coup galopant. Ensuite, ils ont fait un gros pari avec Le Chanteur de Jazz en 1927 et ont parié tout leur argent sur le son. Et cela a transformé l’industrie. Et puis, ils ont été d’énormes pionniers dans la création du DVD et sa promotion en tant que nouvelle technologie. Aussi, la nouvelle façon qu’ils avaient de raconter les histoires et de les promouvoir, a permis d’ouvrir les yeux au public.