À la rencontre des lauréats du 76e Festival de Cannes

Justine Triet & Sandra Hülle © Victor Boyko / Getty Images

Tous les lauréats de cette 76e édition se sont présentés face aux journalistes après la Cérémonie du Palmarès pour s’exprimer et répondre à leurs questions. Voici les morceaux choisis de leurs échanges.

Justine Triet, Palme d’or pour Anatomie d’une chute

Les femmes sont plus présentes aujourd’hui. Je suis très heureuse de ce prix et, être la troisième femme [à décrocher la Palme d’or], c’est un peu fou. Je suis très touchée et je n’ai pas encore vraiment réalisé. Je ne m’y attendais pas. Ce qui me rend très heureuse, c’est qu’il va y avoir une projection très forte autour du film. La troisième femme ? C’est encourageant pour l’avenir. Les femmes arrivent. J’avais beaucoup de mal à m’identifier aux modèles de femmes car il n’y en avait pas tant que ça.

Jonathan Glazer, Grand Prix pour The Zone of Interest

Dans The Zone of Interest, les caméras n’interfèrent pas avec les acteurs, ils ont donc eu beaucoup de liberté. On tournait les prises en une seule fois et chacune d’entre elles bénéficiait d’angles de vue différents. Je suis très heureux que le film ait été projeté et qu’on en débatte. Cannes va permettre à The Zone of Interest de faire le tour du monde.

Trần Anh Hùng, Prix de la Mise en scène pour La Passion de Dodin Bouffant

Quand je réalise un film, je cherche toujours à aller au-delà de l’histoire pour offrir au spectateur un élan cinématographique et un film avec une belle musicalité. La cuisine est un art. Ça m’a beaucoup intéressé de traiter ce sujet et d’y lier une histoire d’amour. L’odorat, le goût et le toucher sont des sens que l’on retrouve à la fois en cuisine et en amour. C’est cette sensualité dans les deux thèmes que j’ai voulu illustrer.

Aki Kaurismäki, Prix du Jury pour Kuolleet Lehdet (Les Feuilles mortes)

Alma Pöysti, actrice
Aki nous a envoyé une petite note. Si vous avez vu le film, vous savez qu’il faut faire attention aux petits bouts de papier ! Aki est très heureux et reconnaissant pour ce prix. On se pince encore aujourd’hui pour croire à ce qui arrive.

Jussi Vatanen, acteur
Aki peut dire en quelques mots énormément de choses. Il lui suffit d’une ligne ! Nous avons voulu que le film soit drôle, et comme ces deux personnages se connaissaient depuis longtemps, nous avons voulu donner une chance à l’amour.

Yuji Sakamoto, Prix du Scénario pour Kaibutsu (Monster)

Hirokazu Kore-eda, réalisateur

Je suis assis ici à la place de Yuji Sakamoto, mon scénariste, qui aurait aimé être à mes côtés pour recevoir ce Prix. On a beaucoup échangé sur ce projet. Le fait d’avoir pu faire ce travail d’échange m’a permis d’avoir moins de doutes sur le scénario. J’ai toujours l’habitude de faire des recherches en amont quand j’écris le scénario de mes films. J’ai visité quelques écoles pour rencontrer des gens de l’institution pédagogique éducative, mais aussi des institutions qui aident les enfants qui ont des préoccupations LGBT.

Merve Dizdar, Prix d’Interprétation Féminine dans Kuru Otlar Ustune (Les Herbes sèches)

Il est très difficile d’être une femme dès le premier jour de notre arrivée au monde. Les femmes sont obligées de mener un combat. Une femme équivaut à une lutte, et le combat implique de l’espoir.

Koji Yakusho, Prix d’Interprétation Masculine dans Perfect Days

Je ne nettoie jamais les toilettes de chez moi donc l’équipe du film m’a appris à le faire. Pendant le tournage, j’ai nettoyé des toilettes très différentes, si bien qu’à la fin du tournage l’entreprise de nettoyage voulait me recruter.

Pham Thien An, Caméra d’or pour Bên Trong Vo Ken Vang (L’Arbre aux papillons d’or)

Je vais essayer d’aller le plus en profondeur possible et créer quelque chose de façon instinctive pour mon prochain projet de cinéma. Je n’ai jamais rencontré Trần Anh Hùng mais nous avons prévu de nous voir un peu plus tard. Il y a des réalisateurs de grand talent en Asie, c’est une grande soirée pour le cinéma asiatique et notamment vietnamien.

Gunnur Martinsdóttir Schlüter, Mention Spéciale du Jury des Courts métrages pour Fár

On me demande toujours si je veux réaliser un long-métrage : j’y pense depuis que je suis à Cannes. Pour ce genre de projet, il faut d’abord trouver l’idée, puis le format qui s’y prête le plus.

Flóra Anna Buda, Palme d’or du Court Métrage pour 27

Je partage cette vision. J’ai quelques idées en tête en termes de longs-métrages.