Anatomie d’une ville par Steve McQueen avec Occupied City

Photo du film OCCUPIED CITY, de Steve McQueen © A24 © Family Affair Films & Lammas Park

Lauréat de la Caméra d’or avec son long-métrage Hunger en 2008, et de l’Oscar du meilleur film avec Twelve Years a Slave en 2014, Steve McQueen s’essaie à un nouveau genre avec son nouveau film présenté en Séance Spéciale au 76e Festival de Cannes. Occupied City est un documentaire contemporain et historique sur Amsterdam, la ville d’adoption du réalisateur britannique. 

Le passé dialogue avec le présent dans la capitale des Pays-Bas. Tourné en pleine pandémie de Covid-19, Occupied City fait le pont entre la dernière décennie, marquée par les mouvements sociaux, et l’occupation de la ville par l’armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. Le film s’inspire du livre Atlas of an Occupied City (Amsterdam 1940-1945) de Bianca Stigter, extrêmement documenté historiquement et auquel Steve McQueen se réfère pour raconter l’Amsterdam d’autrefois. 

Dans les rues, les places et les parcs de la ville, des plaques rappellent les crimes commis par l’occupant Nazi pendant la guerre. Pendant quatre heures, la narration neutre de Melanie Hyams évoque ce passé traumatique sur les images contemporaines de Steve McQueen qui n’a pas cédé à la tentation d’insérer une seule image d’archives dans son documentaire.  

Vaste méditation sur la mémoire, Occupied City fouille le passé pour mieux nous interroger sur notre devenir commun face à la montée des nationalismes d’extrême droite, dans le microcosme d’Amsterdam comme ailleurs dans le monde, et tisse des parallèles en forme d’avertissement car pour le réalisateur oscarisé : « Cela pourrait se reproduire assez facilement. »