Cerrar los ojos, le retour de Victor Erice

FERMER LES YEUX © Manolo Pavón

Cerrar los ojos (Fermer les yeux, Cannes Première) est son quatrième long métrage en tant que réalisateur, trois décennies après Le Songe de la lumière, Prix du Jury 1992 qui louait la grâce du peintre espagnol Antonio Lopez. Victor Erice, cinéaste espagnol reconnu de L’Esprit de la Ruche (1973) et d’El Sur (Compétition, 1983) signe, avec cette œuvre, un film répondant à une réelle « nécessité » personnelle.

Enquête sur la disparition d’un acteur pendant le tournage d’un film : telle est la trame de ce drame sur le fil, mêlant fiction et réalité. Avec Ferme les yeux, l’espagnol Victor Erice évoque deux thèmes intimement connectés : l’identité et la mémoire, celle de deux amis, l’un acteur, l’autre réalisateur. L’un a perdu la mémoire, le second s’efforce d’oublier puis de se souvenir.

Née de son imagination mais aussi d’une expérience vécue, d’interrogations intimes liées à l’art et la poésie, cette histoire conceptuelle touchant à la mémoire du réalisateur révèle, en réalité, deux types d’histoires : l’une relève de la légende, d’un portrait de vie « pas si fidèle à la réalité » mais comme « cela aurait pu être », et l’autre, « à la dérive » et contemporaine, évoque l’incertitude du souvenir et du futur.

Pour illustrer cette œuvre aussi classique que moderne et « imprégnée de réalité », pour ce qui touche à l’atmosphère et à ses personnages, le réalisateur s’est entouré des acteurs espagnols Manolo Solo (El Buen Patrόn, 2021), José Coronado et Anna Torrent (It Snows in Benidorm, 2020).