Crowrã, le regard de João Salaviza et Renée Nader Messora

LA FLEUR DE BURITI © Karô Filmes, Entre Filmes

Avec Crowrã (La Fleur de Buriti), João Salaviza et Renée Nader Messora, lauréats en 2018 du Prix spécial du Jury pour Le Chant de la forêt, suivent à nouveau le peuple indigène Krahô au travers de trois époques de leur histoire, au cœur de la forêt brésilienne. Tourné sur leurs terres pendant quinze mois, ce film présenté à Un Certain Regard est un hommage à l’extraordinaire capacité de résilience de ce peuple autochtone et au combat qu’il livre pour préserver sa liberté. 

Comment les Krahô élaborent-ils leur histoire ? Quels sont leurs concepts, leurs principes ? Sous une forme narrative non linéaire, celle des récits oraux des peuples indigènes, La Fleur de Buriti offre une réflexion sur la résistance, la relation entre le peuple Krahô et la terre, et la violence subie au cours des derniers siècles au détriment de leurs rites et pratiques ancestrales.

Tourné dans quatre villages différents de la terre indigène de Kraholândia, le film pointe, pour chacune des trois époques qu’il traverse, un événement marquant de l’histoire de ce peuple : un massacre de Krahôs perpétré par des agriculteurs cherchant à s’accaparer leur terre en 1940, une expérience traumatisante pendant la dictature militaire dans les années 1960, et enfin, de nos jours, le combat politique d’une nouvelle génération de leaders indigènes qui fait écho aux conséquences dramatiques du bolsonarime.

À travers les regards de Hyjnõ, Patpro et Jotàt, le film convoque un imaginaire poétique, lié à la mémoire collective des communautés. Et au-delà du peuple Krahô et de leur territoire, il rappelle l’importance des peuples autochtones, et les enseignements que nous pouvons tirer de leur lutte.