Double hommage à Ozu : Récit d’un propriétaire

RÉCIT D'UN PROPRIÉTAIRE © 1947 Shochiku Co., Ltd.

Le cinéma d’Ozu est célébré à Cannes Classics, soixante ans après la disparition de ce monument de l’histoire du cinéma. Juste avant de découvrir Les Sœurs Munekata dans une copie neuve, le Festival nous invite à la projection de Nagaya Shinshiroku (Récit d’un propriétaire), chronique mêlant cynisme et poésie, légèreté et trivialité.

Dans le Japon d’après-guerre, alors que tout est à construire, un petit garçon égaré fait irruption dans un quartier de Tokyo. Un adulte en aura la charge, mais lequel ? Le hasard en décidera… mais les dés sont pipés. Ainsi, Tane, une veuve acariâtre, est contrainte de s’occuper de l’enfant. Elle cherche surtout à s’en débarrasser à vrai dire. Mais à son contact, elle finit par s’attacher.

Récit d’un propriétaire est une fable douce amère. L’égoïsme se frotte à la tendresse, sans pathos, avec des pointes comiques bien senties. Des thèmes chers à Ozu reviennent dans ce film, ceux du délitement familial et, en toile de fond, la reconstruction après la guerre et l’émergence de l’influence culturelle des États-Unis.

Mention spéciale : le film recèle une délectable scène musicale où, autour d’un dîner, les convives poussent l’un des leurs à donner de la voix. Les couverts heurtent les assiettes, une mélodie se met en route, la communion est en place.

Une présentation de Shochiku. Restauration numérique par Shochiku, financée par J-LOD. Restauration 4K supervisée par Shochiku et menée par IMAGICA Entertainement Services, Inc. Correction colorimétrique supervisée par Masashi Chikamori et restauration sonore supervisée par Kazunori Shimizu. Distribution France : Carlotta Films.
En présence de Meri Koyama (Shochiku)