Les petits meurtres de Kennedy, d’Anurag Kashyap

En 2013, Anurag Kashyap était fait chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par le gouvernement français à l’occasion du 66e Festival de Cannes. L’Inde y avait été mise à l’honneur pour le centenaire de la naissance de son cinéma. Dix ans plus tard, le cinéaste originaire de Gorakhpur revient à Cannes en Séance de Minuit pour présenter Kennedy, son 27e long-métrage qui raconte la spirale de violence dans laquelle s’enferme un homme mystérieux.

Ancien flic insomniaque, Kennedy (Rahul Bhat) est présumé mort depuis des années. Pourtant, en secret, il continue d’officier au service d’un système corrompu tout en cherchant la rédemption.

À mi-chemin entre le thriller et le film noir, Kennedy relate une vendetta violente et sanguinaire dans les rues sombres de Mumbai. Au rythme des meurtres, le personnage de Kennedy se dévoile de plus en plus et s’enfonce dans un engrenage qui semble sans issue. L’histoire, écrite par Anurag Kashyap dans un Mumbai sous confinement, est inspirée d’un personnage imaginé par le cinéaste Sudhir Mishra et d’un fait divers que Kashyap a découvert dans la presse.

Pionnier de l’industrie cinématographique indienne, Anurag Kashyap figure toujours parmi les cinéastes les plus influents de Bollywood. Reconnues à l’internationale, ses œuvres permettent à son feuilleton Sacred Games de devenir la première série indienne produite par Netflix. Rompu aux drames et aux films noirs, le réalisateur avait présenté Gang of Wasseypur (2012) et Ugly (2013) à la Quinzaine des cinéastes. Il y a quelques mois, il s’est essayé à la comédie musicale avec Almost Pyaar with DJ Mohabbat.