Los Colonos, le regard de Felipe Gálvez

LES COLONS © Quijote Films

Dans son premier long métrage, Felipe Gálvez s’intéresse à un pan occulté de l’histoire de son pays, porté pour la première fois à l’écran en sélection Un Certain regard. Los Colonos (Les Colons), thriller historique co-écrit avec Antonia Girardi, soulève le voile du génocide des autochtones à l’aube du XXe siècle en Patagonie chilienne.

 

Peu de textes abordent la question du massacre des Indiens Selk’nam, renommés « Onas » par les blancs du Chili. Gommé des manuels d’histoire, ce génocide a aussi disparu de la mémoire nationale, comme s’il n’avait jamais existé. Avec son film, Felipe Gálvez remonte le temps et s’intéresse à celui, finalement assez récent, de la colonisation des terres indiennes au sud du pays en Patagonie. La population indigène, quasiment disparue aujourd’hui, fait paradoxalement partie de l’imagerie populaire au Chili, alors que peu de gens sont au fait de cette extermination.

« Au Chili, les massacres des indigènes ont été expurgés de l’histoire officielle » : le film part de ce constat et montre, aussi, une image différente des chiliens, colons sur leur propre terre au début du XXe siècle.

Los Colonos, qui fait appel à des acteurs expérimentés et débutants, est un récit ternaire qui suit trois cavaliers engagés par le riche propriétaire terrien José Menendez, pour vider ses terres de leur population autochtone et ouvrir la route vers l’Atlantique. Le but ultime des colonisateurs étant de « civiliser » ce territoire immense et fertile.