Simple comme Sylvain, l’irrésistible comédie sentimentale de Monia Chokri

SIMPLE COMME SYLVAIN © FredGervais

Déjà connue comme actrice, Monia Chokri a imposé sa patte de réalisatrice en l’espace de trois films. La minutie de sa mise en scène et son sens des dialogues lui avaient valu un Coup de cœur du Jury Un Certain Regard en 2019, pour La Femme de mon frère. Aujourd’hui, Simple comme Sylvain est à l’affiche après avoir été chaleureusement accueilli par les festivaliers cannois en mai dernier. La cinéaste québécoise partage quelques réflexions à propos de cette irrésistible comédie sentimentale dans laquelle elle explore les possibilités de l’amour entre deux êtres que tout oppose.

Racontez-nous la genèse de votre film.
J’avais envie de filmer une histoire d’amour. Il y a un sujet obsessionnel dans mon travail jusqu’à maintenant : l’impossibilité, l’empêchement de l’amour. Dans La Femme de mon frère, il s’agissait d’une relation frère-sœur. Je voulais poursuivre cette recherche car elle est sans fin. Mais ce qui m’intéressait aussi, c’était de filmer deux mondes qui se rencontrent. Que se passe-t-il si, deux personnes qui ont un vrai potentiel amoureux, sont issues de milieux complètement différents ?

L’atmosphère du tournage ? Une anecdote de plateau ?
Une nuit, nous tournions dans un chalet isolé avec peu de réseau. Le technicien des effets spéciaux, qui devait passer des tubes sur le terrain pour créer de la fumée, s’est fait menacer à la hache par un voisin ivre ! Nous avons été alertés par la production qui nous a demandé de nous enfermer dans le chalet, qui n’avait pas de loquet par ailleurs. Nous sommes restés plus d’une heure dans la peur, pensant qu’un maniaque rôdait. Finalement, la police est arrivée, mais c’était effrayant.

Quelques mots sur vos interprètes ?
J’ai la chance d’avoir travaillé, pour le rôle principal, avec une des plus grandes actrices du Québec et accessoirement ma meilleure amie. Nous avions une fusion tellement forte que je n’ai pas eu à la diriger précisément puisque nous avons exactement les mêmes réflexions au même moment. Magalie Lépine-Blondeau est une actrice puissante, sensuelle, intelligente et profonde. Pierre-Yves Cardinal est un acteur empreint d’une grande tendresse. Je trouvais important pour le rôle de Sylvain de trouver un homme qui avait une grande délicatesse, une grande écoute. Le travail avec les deux s’est fait dans la joie et la tendresse.

Que vous a appris la réalisation de ce film ?
En changeant de chef opérateur, je suis sortie de ma zone de confort. J’avais
l’habitude de travailler avec une chef op très présente en amont du tournage. À l’inverse, André Turpin était peu disponible durant cette période et j’ai dû me faire confiance sur mes idées de mise en scène comme sur mon découpage. Mais durant le tournage, André était très présent et rassurant. J’ai donc appris à me faire confiance.

Qu’aimeriez-vous que l’on retienne de votre film ?
C’est un projet que j’ai fait dans la douceur et la bienveillance. C’est ce que je voulais insuffler à cette histoire d’amour.

 

« J’aimerais que les gens en ressortent avec ce même sentiment de tendresse qui nous a habités mon équipe et moi. »