LAW AND ORDER © Zipporah Films
1969 : Frederick Wiseman au plus près de la police dans Law and Order
Cannes Classics rend hommage au cinéma à vocation sociologique de Frederick Wiseman. Après avoir mis à l’honneur Hospital en 2016, le Festival de Cannes invite le réalisateur à présenter son film Law and Order dans une version restaurée.
Kansas City, 1969. Nous embarquons avec la brigade de police d’un quartier tendu de la ville. Frederick Wiseman est là, il filme chaque intervention et témoigne du quotidien des forces de l’ordre, entre services rendus à la population et interventions musclées.
Pionnier du cinéma du direct, Frederick Wiseman mise sur des tournages au long cours. Il s’immisce dans une école pour High School (1968), intègre l’armée avec Basic Training (1971) et observe l’assistance sociale dans Welfare (1975). Sa méthode : pas de commentaire sur les images et pas d’intervention sur le tournage.
Malgré cette position neutre, Wiseman s’interroge très tôt sur l’impact de la caméra sur ses sujets. Il en discutait dans le livre “Filmer la mise en scène du quotidien”, à propos d’une scène éloquente de Law and Order dans laquelle un policier défonce la porte de l’appartement d’une prostituée avant de l’étrangler.
“S’il pensait faire quelque chose de mal, pourquoi l’aurait-il fait devant la caméra ? Vous pourrez me répondre que si la caméra n’avait pas été là, il aurait pu la tuer… Mais c’est une réaction qui relève du cliché. Je pense qu’il l’a fait parce que la fille était une prostituée, qu’elle avait frappé un policier et qu’il essayait de lui donner une leçon.”
Le sujet de la police dépasse le cadre de Law and Order dans la filmographie de Frederick Wiseman. “Loin d’être un amoureux de la police” comme il l’explique, il juge néanmoins important de montrer ces “collecteurs d’ordures humaines” dans ce qu’ils font de bon et de mauvais, sans manichéisme.
Une présentation et restauration par Zipporah Films en association avec Steven Spielberg, avec la participation de la Library of Congress.
Nouvelle version restaurée en 4K à partir du négatif image 16mm et du son original. Numérisation et étalonnage réalisés aux laboratoires DuArt et Goldcrest. Étalonnage et restauration effectués par Jane Tolmachyov, sous la supervision de Frederick Wiseman et Karen Konicek. Rétrospectives dans le monde entier et distribution en France par Météore films à partir de l’automne 2024.
