Faye, un portrait intime par Laurent Bouzereau

FAYE © Photo by Terry O'Neill/Iconic Images / Courtesy of Liam Dunaway O'Neill

Incandescente Bonnie aux côtés de Warren Beatty dans Bonnie and Clyde, redoutable Vicki Anderson dans L’Affaire Thomas Crown, Faye Dunaway figure parmi les étoiles du cinéma américain dès les années 60. Après avoir réalisé des documentaires sur Roman Polanski ou William Friedkin, c’est désormais à la star de Chinatown que Laurent Bouzereau a choisi de consacrer un portrait, présenté dans la sélection Cannes Classics, en présence de Faye Dunaway et Laurent Bouzereau. 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de consacrer ce portrait à Faye Dunaway ? 

Je suis ami avec Liam, son fils. Elle a toujours été mon actrice préférée. Je me souviens qu’enfant, je suis allé voir La Tour infernale. Je me suis immédiatement demandé : « Qui est cette personne ? » J’ai eu son poster au mur de ma chambre toute mon enfance. Finalement, après des années de rencontres avec Faye et de discussions avec Liam, nous l’avons finalement convaincue de le faire. Et c’est ainsi que tout a commencé.  

 

Comment l’avez-vous convaincue ? 

Ce fut difficile, car Faye a l’habitude de travailler à partir d’un scénario. Mais là, c’était la vraie vie. Pas de scénario. Pas de répétition. Et elle était très stressée par le processus. J’ai trouvé que c’était très courageux de sa part de le faire. Elle a commencé à nous faire confiance. À la fin, je pense qu’elle était très heureuse. C’était quelque chose de cathartique pour elle, car elle a pu parler de tout ce dont elle n’avait jamais parlé. 

 

Aborder la carrière de Faye Dunaway, c’est aussi éclairer tout un pan l’histoire du cinéma. Quel est-il, selon vous ? 

Ce cinéma qu’elle représente commence probablement avec Bonnie and Clyde, puis avec des films comme L’Affaire Thomas Crown, Chinatown et Network, bien sûr. Ces films emblématiques faisaient partie de ce nouvel Hollywood. C’était une époque où l’industrie cinématographique changeait radicalement. Faye s’est retrouvée au cœur d’un nouveau cinéma américain, fortement influencé par la Nouvelle Vague française.  

 

« Elle a pu parler de tout ce dont elle n’avait jamais parlé » 

 

Le film s’ouvre sur la photo de Terry O’Neill, où Faye Dunaway est assise au bord de la piscine au lendemain de sa victoire aux Oscars. Pourquoi avoir choisi cette photo comme leitmotiv du documentaire ? 

Au cours de mes recherches finales, j’ai cherché de quand datait exactement cette célèbre photo, prise au lendemain de sa victoire aux Oscars. Et j’ai soudain réalisé que notre tout premier jour de tournage marquait le 45e anniversaire de cette glorieuse image. J’ai donc pensé que ce serait la meilleure façon de commencer le film.

 

Vers la fin du film, vous avez choisi d’intégrer un passage qui se passe à Cannes. Faye Dunaway y est décorée en tant qu’officier de l’Ordre des Arts et des Lettres en 2011.  L’affiche de cette 64e édition était également à son effigie. Son fils témoigne alors de sa grande affection pour le festival. A-t-il une saveur particulière cette année pour vous aussi ? 

Vous savez, Cannes est très symbolique pour elle parce qu’elle adore la France et le cinéma français. Je crois que c’est une occasion incroyable pour elle de célébrer sa carrière, mais aussi l’endroit qui compte probablement le plus pour elle. Personnellement, je suis né en France, puis j’ai déménagé aux États-Unis. Je n’ai jamais vraiment travaillé en France. C’est donc un honneur incroyable pour moi, car c’est à Cannes que j’ai découvert le cinéma. 

 

Une production Nedland Media, Amblin et HBO production. Premier long métrage documentaire sur Faye Dunaway, qui parle de sa carrière, de ses rôles dans Bonnie and Clyde, ChinatownetNetwork. Se joignent à elle son fils Liam, collègues et amis comme Sharon Stone, Mickey Rourke, James Gray et quelques autres.