Les Années déclic, l’autoportrait cinématographique de Raymond Depardon

LES ANNÉES DÉCLIC

Dans Les Années déclic, projeté à Cannes Classics en version restaurée, le photographe Raymond Depardon plonge dans ses archives et ses souvenirs des années 1957-1977 pour offrir, sous la forme dun autoportrait cinématographique, un témoignage unique sur deux décennies qui ont bouleversé la société française.

« Qu’est-ce qui se passait dans ma tête ? Je ne sais pas. J’avais envie d’être photographe… ou chasseur d’images. Cette carte date de 1957… ». D’une voix monocorde, Raymond Depardon commente en voix off ses photographies en noir et blanc qui défilent à l’écran. S’y mêlent des gros plans de son visage, éclairé par un projecteur, des extraits de films et des documents personnels.

Seul face caméra, le photographe chuchote au spectateur, parfois avec émotion, ses débuts de photographe cinéaste, les joies et les doutes qui ont accompagné ses premiers pas, mais aussi la « chance » qui a jalonné son parcours, depuis son départ de la ferme natale de Villefranche-sur-Saône à son arrivée à Paris.

Le film, qui retrace de façon chronologique vingt années de sa carrière de photographe, brosse à travers elles, des plateaux de cinéma aux manifestations devant le siège du patronat, le portrait d’une société française en pleine mutation. Il rappelle également que Raymond Depardon fut l’un des grands noms qui ont écrit l’histoire de l’Âge d’or du photoreportage.

« Raymond Depardon est un cueilleur d’image plutôt qu’un chasseur, un glaneur plutôt qu’un prédateur », analyse le journaliste Gérard Lefort, qui a signé les textes d’un ouvrage rassemblant les photographies du documentaire sorti en 1984.

« Derrière une caméra, qu’elle soit photographique ou cinématographique, comme on dit il n’en perd pas une miette, mais toujours il ramasse ces miettes, de situations, de paysages, de corps, de visages, pour les métamorphoser en une vision du monde qui, comme à une table d’hôte, ne demande qu’à être partagée », souligne-t-il.

Une présentation des Films du losange. Restauration en 4K opérée sous la supervision de Claudine Nougaret et Raymond Depardon au laboratoire TransPerfect Media à partir du négatif image et des magnétique et négatif son 35mm.

En présence de Claudine Nougaret et Raymond Depardon.