Eleanor the Great, le regard de Scarlett Johansson
Déjà venue plusieurs fois à Cannes en tant qu’actrice, Scarlett Johansson montera cette année les Marches en tant que réalisatrice. Eleanor the Great, son premier long métrage, présenté au Certain Regard, dévoile un regard tendre et plein d’humour sur une amitié féminine intergénérationnelle.
À 94 ans, Eleanor Morgenstein quitte la Floride pour s’installer à New York, où elle se lie d’amitié avec une étudiante de 19 ans. Ce tandem inattendu évoque aussi bien Starlet de Sean Baker que, plus récemment, Die, My Love de Lynne Ramsay, dans leur manière délicate de raconter l’amitié entre deux femmes que tout oppose — ou presque. À travers Eleanor, le film explore aussi cette idée : comment une histoire entendue devient peu à peu celle que l’on raconte… jusqu’à parfois nous échapper.
Les deux protagonistes sont interprétées par June Squibb (Nebraska) et Erin Kellyman (Solo: A Star Wars Story), toutes deux bouleversantes.
Scarlett Johansson avait déjà réalisé un court métrage en 2009, These Vagabond Shoes, où Kevin Bacon arpentait New York à la recherche d’un hot dog chez Nathan’s Famous. Un point commun relie ses deux œuvres : la ville natale de la cinéaste y sert de toile de fond, presque comme un personnage à part entière.
Le casting de Eleanor the Great réunit également l’actrice israélienne Rita Zohar, Chiwetel Ejiofor (Twelve Years a Slave, Love Actually), et Jessica Hecht (Friends).
Après quatre sélections à Cannes en tant qu’actrice — deux fois chez Woody Allen (Match Point en 2005, Vicky Cristina Barcelona en 2008), puis deux fois chez Wes Anderson (Asteroid City en 2023, The Phoenician Scheme cette année) — Scarlett Johansson revient sur la Croisette pour porter sa propre vision, avec une œuvre touchante et pleine d’esprit.